Ne résistons pas au plaisir de citer l’article du dénommé Louis Pinou publié sur le site armées.com hier qui, faisant la leçon à la candidate d’EELV pour ses propos sur le 14 juillet écrit : « Ce million de personnes ( !) rassemblées pour ce fabuleux concert contre le racisme, et bien s’il peut avoir lieu, madame Eva Joly, c’est parce que nos armées – dela République, je le souligne – se sont battues pour conquérir la paix et la liberté pour que de tels rassemblements puissent se produire ». Un argument qui devrait favoriser les vocations militaires…
Ce n’est un secret pour personne, et Bruno Gollnisch l’a souvent relevé, l’officine antinationale SOS racisme, dirigée actuellement par Dominique Sopo et créée en 1984 par les bons offices de François Mitterrand et du mécène Pierre Berger, est depuis belle lurette une coquille vide…à l’instar d’ailleurs de la Licra, de la Ldh ou du Mrap. Mais les spectacles gratuits attirent toujours les foules, et ce n’est pas le Parti communiste qui dira le contraire, lui qui parvient à agréger plus de monde pour son affiche musicale de la fête de l’Huma que de bulletins de vote. Gratuit, le terme est d’ailleurs assez inexact, puisque ce raout du Champ-de-mars à bien évidemment un coût, quant à savoir qui paiera la facture…
Le site du quotidien Le Parisien a consacré bien évidemment un article à cet événement planétaire : « Le pari pris par Dominique Sopo, était loin d’être gagné. Je l’avais mis en garde, raconte Julien Dray, fondateur de SOS Racisme et député PS de l’Essonne. Je lui avais dit attention, tu vas de planter. Mais il a mis une telle énergie personnelle là dedans qu’il a réussi son coup au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer ». « La France Black-Blanc-Beur était au rendez-vous », se félicite Fodé Sylla. L’ancien et emblématique président de SOS Racisme (entre 1993 et 1999) est monté sur scène pour féliciter Sopo après son discours. « SOS vit, SOS vivra », a alors lancé Sylla à la foule qui a repris en chœur ce slogan. « Pour toute une génération comme la mienne qui a grandi avec pour seul souvenir politique le 21 avril 2002, c’est enfin une grande bouffée d’oxygène », raconte une jeune militante, membre du comité exécutif de SOS Racisme. »
Dominique Sopo à la chance d’avoir des parrains de grande qualité puisque en décembre 2009 Julien Dray n’a finalement pas été renvoyé en correctionnelle dans l’enquête sur des mouvements de fonds suspects sur ses comptes et ceux d’associations dont il est proche, comme la Fidl (organisation lycéenne proche du PS) et SOS racisme. L’enquête avait détaillé le train de vie somptuaire de l’apparatchik socialiste, les achats de luxe effectués dans différentes capitales, de Paris à Tel Aviv. Le parquet de Paris avait finalement décidé d’infliger, « à titre de mesures alternatives aux poursuites », un ….rappel à la loi à l’encontre de huit personnes, dont Julien Dray.
Comme le notait alors Le Monde (c’est dire !) il n’y aurait eu aucune ambigüité « si une telle décision n’était entachée d’aucun doute sur les motivations réelles de cette soudaine bienveillance. Or, comment ne pas en avoir dans une affaire qui, de bout en bout, a été gérée en opportunité par le parquet ? Opportunité dans le choix de la procédure; opportunité dans les fuites régulières distillées par le pouvoir sur le contenu d’investigations accablantes sur le train de vie de Julien Dray. »
Quant à Fodé Sylla, c’est également si ce n’est le gendre, du moins le « pote » idéal. Le brave Fodé a en effet de la chance car ses énormes talents lui ont permis d’être nommé au Conseil économique et social par Jacques Chirac, puis en octobre 2007, par Areva, leader de la discrimination positive sous la férule d’Anne Lauvergeon, comme « chargé de mission pour le développement économique et social de l’Afrique ».
Le gouvernement UMP a décidé également de lui donner un coup de pouce puisque l’ex député européen (1999-2004), élu alors sur la liste soutenue par le Parti communiste, « conduit depuis novembre 2009 une mission auprès du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer pour appuyer l’action du ministre et entretenir les contacts avec les ministres africains de l’environnement » relève sa biographie sur Wikipedia
M; Sylla, à deux doigts d’être victime d’une terrible erreur judiciaire, avait été interpellé début juin 2005 à son domicile parisien dans le cadre d’une enquête sur un trafic de crack, ce dérivé particulièrement nocif de la cocaïne. Le héros de la lutte contre le racisme avait été mis en examen avant d’être rapidement relaxé. Fort heureusement la procédure a été annulée le 25 janvier 2007 en raison… d’une écoute irrégulière.
Le racisme se niche décidemment partout : rappelons encore cet odieux rapport, forcément discriminatoire, de la Cour des comptes, publié en juin 2003 qui crucifiait la gestion financière de SOS racisme. On a du mal à le croire mais il était relaté que M. Sylla aurait quitté son poste à la tête de SOS racisme en « emportant la voiture de l’association » sans rembourser les 60 000 francs que SOS racisme lui avait prêtés à son départ. Sylla avait bien envoyé un premier chèque de 12 000 francs pour acquitter une partie de sa dette, mais celui-ci n’aurait jamais été encaissé soulignait alors la Cour des comptes. Heureusement en France, tout s’achève par des chansons… voire par des berceuses.