Le mari d’Anne Sinclair ne connaîtra donc pas le sort du golden boy Sherman Mac Coy, héros malheureux du gros et grand roman de Tom Wolfe, « Le Bûcher des Vanités », auquel cette histoire DSK a parfois été comparée. Celui de la chute d’un représentant de l’élite new yorkaise, qui à la suite d’un accident tragique dans lequel succombera un jeune noir, sera pris dans les filets d’une système ou la question raciale et des minorités est omniprésente, sacrifié finalement pour acheter un semblant de paix sociale dans le Bronx et réfuter les accusations d’une justice à deux vitesses selon la couleur de peau.
Mais au-delà de l’affaire Tristane Banon qui l’attend à son arrivée (probable) en France, cet épisode new yorkais n’est pas fini pour autant pour M. Strauss-kahn puisque Naffisatou Diallo a également porté plainte au civil, le 9 août dernier, pour obtenir une compensation financière. Or, Au civil, contrairement au pénal, il n’est pas nécessaire de convaincre tous les jurés puisque s’applique le système dit de la « prépondérance de preuves ». En cette occurrence, il suffit que la plaignante affirmant être victime d’une agression sexuelle apporte simplement plus d’éléments en sa faveur que la défense.
Une victoire de Mme Diallo dans ce procès civil n’est donc pas inenvisageable, d’autant que la femme de ménage a la possibilité de choisir le tribunal située proximité de son domicile…celui du Bronx. Dans l’hypothèse de ce procès civil – à moins d’un «arrangement » financier entre les deux parties et pas avant peut être deux ans le tribunal du Bronx étant surchargé de dossiers- il convient d’indiquer que les jurés du quartier , principalement afro-américains, sont réputés pour porter une attention toute particulière aux différents opposant un membre de leur « communauté » à un représentant de la « caste dominante »…
Un procès qui encore une fois n’est pas certain et qui pourrait ternir l’image d’un DSK victime d’un traquenard, d’autant que ce dernier sera alors obligé de s’exprimer au cours de ce procès, ne pouvant dans le cadre de cette procédure invoquer son « droit au silence. »
Quoi qu’il en soit, et même si ses amis proches -MM. Moscovici, Cambadélis, Le Guen…- affirment que DSK est amené jouer un rôle important au cours de la campagne présidentielle, l’Elysée est désormais un rêve inaccessible pour le couple Strauss-Kahn. Rappelons enfin l’empressement avec lequel les pontes du PS, malgré les déclarations de soutien à leur ami, ont éjecté DSK de la course aux primaires socialistes dés le début de ses démêlés judicaires, en refusant notamment de décaler la date de la désignation du candidat socialiste pour 2012.
Ce qui témoigne des réticences d’une partie de l’appareil à désigner comme champion de la gauche un représentant aussi caricatural de l’hyper classe mondialiste comme l’a bien vu Bruno Gollnisch. A moins, plus prosaïquement, et même s’ils s’en défendent, que la vie « sentimentale » « agitée » de M. Strauss-Kahn, n’ait donné corps dans l’esprit de ses petits camarades, aux accusations portées à l’époque contre lui. En l’espèce la présomption d’innocence et le bénéfice du doute ne lui ont pas été accordés…