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Printemps arabe… et nerf de la guerre

Les révolutions arabes ont-elles changé les mentalités et les préoccupations politiques de la rue ? Après la brusque flambée de violence entre Israël et les Palestiniens du Hamas la semaine dernière, qui a fait huit morts israéliens dans des attaques dans le sud de l’Etat hébreu et déclenchée en retour les inévitables frappes de représailles, la question de la légitimité même d’Israël est toujours remise en question au sein des masses arabes. Notamment chez le voisin égyptien, ou l’alliance de fait entre les militaires et les Frères musulmans a laissé se dérouler le 21 aout, devant l’ambassade israélienne au Caire, une manifestation, filmée par Al-Jazeera, émaillée d’appels au meurtre et de slogans violemment anti juifs et anti-israéliens.

Si la Syrie, comme nous le relations hier, est dans le collimateur des Etats-Unis et l’objet de manœuvres de déstabilisations -hier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est réuni à Genève à la demande de 24 pays alliés de Washington, notamment des  «grandes démocraties» que sont l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar, le Koweït, pour exiger le départ de Bachar al-Assadce sont bien les revendications palestiniennes qui inquiètent au premier chef Tel-Aviv.

Le site oumma.com relayait aujourd’hui une dépêche signalant que « le gouvernement, les agences de renseignements et les forces de sécurité d’Israël se sont préparés pour une éruption des manifestations palestiniennes en septembre ». « (Ils) s’attendent à ce que l’Assemblée générale des Nations-Unies appuie à une majorité écrasante la candidature palestinienne à l’indépendance. »

« Les forces de sécurité du pays ont effectué des exercices militaires en préparation d’affrontements massifs. Dans le même temps, la direction politique s’est lancée dans un tour d’Europe pour tenter d’obtenir des  pays européens de qualité  – les propres termes du gouvernement israélien – leur soutien et leur vote contre un État palestinien. »

Autre source d’inquiétude, la « consolidation démocratique » ( ?) des pays qui ont fait leur révolution ces derniers mois est largement tributaire de la situation sociale et économique. Le site BFM-Finance relevait ainsi aujourd’hui que « les régimes adossés à l’Occident sont tombés les premiers et ils sont les premiers à payer la facture économique du printemps arabe. Au deuxième trimestre, la Tunisie est tombée en récession. »

« Avant sa révolution, elle affichait un PIB en hausse de plus de 5 %. Le coût des grèves post chute de Ben Ali et la fuite des capitaux étrangers ont eu raison de l’activité tunisienne. » A cela peut s’ajouter une saison touristique morose » …avec notamment la perte des quelques deux millions de touristes Libyens qui passaient traditionnellement chaque année leurs vacances en Tunisie. « Même si le poids du secteur est souvent surestimé, il pèse tout de même 10 % du PIB du pays. »

Ouvrons ici une parenthèse pour rappeler que la Libye est (était ?) en tête des pays africains pour ce qui est du PIB par habitant avec 14000 dollars, devancée seulement par le petit état pétrolier de Guinée équatoriale et faisant jeu égal avec le Gabon, autre pays pétrolier,  l’île Maurice, mais largement devant l’Afrique du Sud et ses voisins du Maghreb.

En Egypte, rapporte encore BFM, « le pays est aussi en récession et devrait y rester pour l’ensemble de l’année. Le taux de chômage a grimpé d’un point en trois mois. Et certains industriels étrangers ont définitivement quitté le pays. »

Devant la gravité de la situation est il indiqué, « à Deauville, le G8 a décidé de mobiliser plus de 32 milliards d’euros pour la Tunisie et l’Egypte d’ici à 2013. Mais on est loin du compte : d’après le FMI, les besoins de financement extérieur des pays arabes s’élèvent à 160 milliards d’euros pour les 3 ans à venir. » La crise économique que connaissent les pays occidentaux , et dont on ne voit pas l’issue, rend difficilement envisageable cette aide massive des Etats-Unis et de l’UE. Reste la Chine ?

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