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Loi de finance : «un milliard et demi d’euros pour rassasier les spéculateurs »

Dans son bulletin l’Insolent, Jean-Gilles Malliarakis évoquant l’examen par le Parlement  de la loi de finances rectificative pour 2011, n’est  pas très tendre avec  le sarkozyste  Gilles Carrez,  Rapporteur général  de la Commission des finances de l’Assemblée nationale. «  À vrai dire, l’évolution des prévisions le confirme : pour l’exercice 2011, on évalue dès maintenant à 95 milliards l’impasse des budgets publics. La dette s’alourdit chaque année de tels énormes montants. Par quel miracle de myopie les agences de notation ne s’en rendraient-elles pas compte et ne sanctionneraient-elles pas l’incapacité affirmée par M. Carrez d’en résorber la cause essentielle, c’est-à-dire les gaspillages ? »

Sur le site Atlantico, gravitant pourtant dans l’orbite de l’UMP, Éric Verhaeghe, ancien Président de l’APEC (l’Association pour l’emploi des cadres)  tire lui aussi à boulets rouges sur ce projet de loi, plus précisément sur  l’évolution des crédits de paiement pour 2011.

« Naïvement, explique-t-il,  j’étais resté sur l’idée que nous faisions une économie d’un milliard d’euros cette année. En fait, je n’avais pas bien compris. Entre les annulations de crédit déjà décidées en juillet, et celles qui s’annoncent, l’État économise effectivement 947 millions d’euros (…) .En revanche, et dans le même temps, les dépenses augmentent de près de deux milliards. Certes, les trois quarts de cette somme sont absorbés par l’augmentation du service de la dette. Autrement dit, pour un milliard économisé sur les dépenses de l’État, le gouvernement sort de sa poche un milliard et demi pour rassasier les spéculateurs. »

Venant  s’ajouter à cette somme, il relève aussi  que «  l’austérité » «  se traduit quand même par 500 millions de plus de  cadeaux fiscaux ». « De façon anecdotique, j’ajouterais volontiers à ces dépenses accessoires les 50 millions de crédits nouveaux ouverts pour la politique d’immigration, et les 38,5 millions ouverts pour la création artistique. »

Certes, ajoute-t-il, «  Pour tout le reste, l’austérité fait rage ». Notamment dans un domaine aussi vital pour la compétitivité  de notre pays que sont  « la Recherche et l’Enseignement supérieur (qui)  lâchent plus de 80 millions d’euros. » Autre secteur stratégique dans cette période troublée, «  La Défense laisse pas mal de plumes dans l’opération : près de 300 millions d’euros si l’on cumule les annulations de crédit de juillet et de septembre »; sachant ajouterons-nous,  que comme l’a annoncé le ministre de la Défense, Gérard Longuet,  le coût des  opérations contre la Libye kadhafiste  est évalué entre 300 et 350 millions d’euros.

Pour autant, «  il y a des malins qui passent entre les gouttes. Qui ?  Les grands corps de l’État, bien-sûr, qui adorent ordonner aux autres ce qu’ils ne veulent surtout pas mettre eux-mêmes en pratique. Et de citer encore l’exemple de l’Assemblée nationale et du Sénat qui gardent  la totalité de leurs 850 millions d’euros. »  Charité bien  ordonnée commence par soi même…

Alors que les banques vacillent, que les bourses s’affolent,   Marine Le Pen menait hier une opération symbolique aux abords de l’Assemblée  nationale pour dénoncer les 15 milliards d’euros soutirés des poches  des contribuables français par l’UMPS  pour renflouer une Grèce en perdition (à qui le tour ?).

Une crise qui sert pourtant  de prétexte  aux (p)artisans de  l’Europe de Bruxelles pour réclamer une soumission encore plus complète des Etats à la  technostructure mondialiste. En témoigne l’entretien accordé le 18 août dernier au quotidien Belge Le Soir et à son confrère suisse Le Temps par  le père de Martine Aubry,   Jacques Delors.

L’ancien président de la Commission européenne (1985-1994), l’affirmait alors sans ambages : « Ouvrons les yeux : l’euro et l’Europe sont au bord du gouffre. Et pour ne pas tomber, le choix me paraît simple : soit les Etats membres acceptent la coopération économique renforcée, que j’ai toujours réclamée, soit ils transfèrent des pouvoirs supplémentaires à l’Union. La seconde option étant refusée par une majorité des Vingt-sept, reste la première… » Faute de quoi affirme-t-il la voie est ouverte au  délitement inéluctable  du projet communautaire.

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