Il y a un an, les grandes voix de l’oligarchie bruxelloise clamaient que les pays européens n’étaient pas menacés outre mesure par la descente aux enfers que connaît la Grèce et dont elle devait réchapper . Cet optmisme (de façade) pour ne pas affoler plus avant les marchés, les peuples et attiser les convoitises des rapaces de la spéculation, n’est lui aussi plus de mise depuis longtemps. Dernière épisode en date de cette chute annoncée de la maison euro, l’agence anglo-saxonne Standard and Poor’s a annoncé lundi avoir abaissé d’un cran la notation de l’Italie, en raison de la fragilité de la majorité de Silvio Berlusconi, et des perspectives d’une croissance quasi nulle, qui vont compliquer la réduction du déficit et de la dette.
y a un an, nos compatriotes doutaient déjà fortement du caractère vertueux de l’oligarchie sarkozyste. Pourtant, l’actuel chef de l’Etat s’était aussi fait élire en 2007 sur la promesse d’une rupture avec les pratiques des années Mitterrand et Chirac. Là aussi le dernier livre de Pierrre Péan, La République des malettes, remet les pendules à l’heure.
Certes, les pratiques délictueuses de financement des partis politiques ont été mises à jour depuis longtemps et ne sont pas ignorées du microcosme. En ce sens, l’ouvrage de Pierre Péan n’est qu’un nouvel éclairage d’une réalité bien connue, dénoncée de longue date par l’opposition nationale. Il en va de cette affaire comme de celle du passé vichyssois de François Mitterrand, qui fit l’effet d’une bombe médiatique lors de la parution du livre de M. Péan évoquant ce sujet en 1994.
Bruno Gollnisch rappelait en 2008, à l’occasion d’une émission de France 2 retraçant la découverte du passé « trouble » de l’ex président de la République socialiste, que celui-ci était « parfaitement connu depuis toujours, et largement publié au cours des années 60 et 70 par la presse de droite nationale, dont l’hebdomadaire Minute. Les socialistes qui ne le connaissaient pas… ne voulaient pas le connaître. »
Pour autant le dernier livre en date de Pierre Péan appporte la démonstration que la droite aux affaires n’a pas rompu avec les » mauvaises habitudes » , pour rester poli. Une majorité présidentielle qui, comme l’a relevé Marine Le Pen la semaine dernière, a allumé le « contre-feu » de l’affaire Bourgi pour éviter que les Français s’intéressent aux révélations contenues dans La République des malettes, qui apporte également de nouvelles lumières sur l »affaire de la Mnef, Clearstream, les grandes contrats d’armement de ces dernières années…
Le livre de M. Péan, s’attache ainsi à décrypter l’avénement d’une… « nouvelle oligarchie« , les réseaux de financement occulte des partis politiques, les pratiques de l’homme d’affaire d’origine maghrébine Alexandre Djouhri, qui a ses entrées au coeur du pouvoir. Une figure centrale dans la négociation de contrats d’Etat…avec son lot de rétrocommissions, autorisées pour « faciliter » les marchés internationaux, mais détournées pour alimenter les caisses des grandes écuries du Systéme. Notamment est-il affirmé, au profit de Nicolas Sarkozy dont il serait un conseiller occulte très écouté . Un homme rapportait l’hebdomadaire Marianne, qui a publié de larges extraits de La République des mallettes, « ondulant avec la même aisance dans les réseaux pasquaïens, chiraquiens, villepinistes, strauss-kahniens et maintenant sarkozystes«
Une enquête très détaillée qui en ce début de campagne présidentielle indique aussi implicitement pourquoi il est temps, grand temps pour notre pays de changer d’air (ère)…