Cela est d’autant plus dommageable qu’à écouter certains analystes politiques, Nicolas Sarkozy aurait remporté un beau succès diplomatique avec sa proposition d’une « solution intermédiaire», c’est à dire un statut d’ « Etat observateur » pour la Palestine. Le type de demi-mesure qui en fait ne convainc et ne satisfait aucune des parties intéressées. Ce qui est vrai en revanche c’est que Washington a pris grand soin de ne pas froisser son allié français.
Ainsi rapporte Le Figaro «lors du briefing organisé mercredi soir par la Maison Blanche (…) , le conseiller d’Obama pour les communications stratégiques, Ben Rhodes, a(…) loué les «idées constructives» de Nicolas Sarkozy, soulignant que le président Obama et son homologue français partageaient «le même sens de l’urgence» sur la nécessité d’une reprise de la négociation et entendaient coopérer étroitement dans les jours à venir, pour tenter de sortir de l’impasse. «
Dans les faits pourtant, « l’originalité » de la proposition sarkozyste serait peut être plus simplement le fruit de discussion en amont avec le « grand frère américain » notamment, puisque « Ben Rhodes a (…) souligné à plusieurs reprises que la position française n’avait pas été une vraie surprise car ces idées n’avaient cessé d’être discutées entre alliés ces derniers mois, au cours de consultations étroites permanentes. Une manière peut-être, de diluer l’initiative Sarkozy… »
Pour le reste, la Maison Blanche a précisé mercredi soir que le président américain à déclaré à son homologue de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, que sa démarche en faveur d’une reconnaissance de son Etat à l’ONU était une erreur. Il a indiqué que les Etats-Unis useraient de leur droit de veto contre toute tentative du Conseil de sécurité de reconnaître un Etat palestinien,
Si Barack Obama a refusé de s’exprimer sur le plan proposé par Nicolas Sarkozy, du haut de la tribune de l’ONU il a évoqué classiquement la nécessité « d’une paix véritable entre Israéliens et Palestiniens», le fait que tout accord devrait prendre en compte la sécurité des citoyens israéliens, que les Palestiniens méritent de connaitre les bases territoriales de leur Etat.
Déjà lui aussi en campagne électorale, M. Obama s’est employé à rassurer le puissant lobby juif aux Etats-Unis qui l’avait assez largement soutenu lors de la précédente présidentielle mais qui est aujourd’hui plus que tiède à son endroit. Egalement pour des raisons de politiques intérieures, il a donc profité de son discours dans l’hémicycle de l’ONU, pour appeler le Conseil de sécurité de l’ONU à des sanctions contre la Syrie.
Il a rappelé dans la même veine « le soutien indéfectible » des Etats-Unis à l’Etat hébreu, évoquant « Les citoyens israéliens (qui) ont été assassinés par des roquettes tirées contre leurs maisons et par des attentats suicides contre leurs bus. Israël, un petit pays de moins de huit millions d’habitants, doit affronter un monde où les leaders de pays bien plus grands menacent de l’effacer de la carte. Le peuple juif porte le fardeau de siècles d’exil, de persécution, et se souvient des six millions de personnes assassinées simplement à cause de leur identité. »
Rappelons au passage la position mesurée défendue par le FN et à laquelle adhère totalement Bruno Gollnisch, à savoir l’arrêt de la colonisation de la Cisjordanie, le droit pour le peuple juif, comme pour le peuple palestinien, de vivre en paix, dans des frontières sûres et reconnues.
La grille de lecture de ce conflit par les nationaux est simple, elle consiste à adopter le point de vue le plus conforme à la défense de nos intérêts nationaux qui doivent être la seule boussole d’un homme politique digne de ce nom. En ce sens, les Etats ayant « des amitiés transitoires et des intérêts permanents », le FN n’est ni « sioniste » ou « anti sioniste »…mais pro-français tout simplement. Ce qui est également certain c’est que les intérêts géopolitiques des Etats-Unis souvent liés à ceux de Tel-Aviv (et inversement), ne sont pas toujours, très loin s’en faut, ceux des Français et des Européens.