A Tripoli, les différentes tribus et autres milices anti-kadhafistes armées jusqu’aux dents par les livraisons d’armes et regroupées au sein du CNT, ont d’ores et déjà entrepris de se partager la ville en diverses zones d’influences. Certains y voient déjà les prémices d’une libanisation de la Libye, rappelant qu’effectivement la guerre au Liban a commencé en 1975 au moment où Beyrouth a été découpé en quartiers chiites, chrétiens maronites, druzes, nassériens et sunnites…
Et que dire de la libération de la prison d’Abou Salim à Tripoli par les « rebelles » d’environ 600 combattants salafistes, qui avaient rejoint les rangs de la résistance irakienne sunnite contre les Etats-Unis. Un événement que les services anti-terroristes occidentaux ont appris avec le plaisir qu’on imagine…
Le Figaro en convenait fin août, « pour les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, l’après-guerre en Libye est un casse-tête qui commence par la question suivante: qui aider dans les rangs des rebelles ? Tout au long de la guerre, le CNT a lutté pour présenter l’insurrection comme un mouvement laïque, uni et libéral. Mais cette image est loin de refléter la réalité. L’organe politique de la rébellion est en fait traversé par de nombreuses fractures, notamment celle qui oppose les insurgés laïques et modérés aux rebelles islamistes radicaux. »
Plus « prosaïquement », les premiers effets des « révolutions arabes » en Europe ont été principalement d’accroître d’ores et déjà la pression de l’immigration clandestine, en provenance de toute la région et au départ des côtes libyennes, en direction de l’île de Lampedusa.
Les statistiques publiées par le quotidien suisse Le Temps (édition du samedi 27 août), qui ne s’embarrasse pas de faux semblant, soulignent la forte augmentation de la « criminalité arabe » à Genève: pour le premier semestre 2011, 560 infractions contre le patrimoine ont été commises par des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, des Palestiniens et des Irakiens. Qui se diversifient dans le trafic de stupéfiants et les cambriolages. Ce même quotidien indique encore à ses lecteurs, que « la France s’efforce, sans succès, de contenir l’explosion de la criminalité maghrébine, notamment à Marseille, où certaines cités sont passées sous le contrôle des caïds (…) ».
Quant aux « Fous d’Allah », plus ou moins téléguidés, ils contribuent à fragiliser encore plus la situation des chrétiens d’Orient, au sort desquels Bruno Gollnisch est particulièrement attaché. En Egypte notamment où des chrétiens coptes, dans la ville de Merinab (province d´Assouan), sont terrorisés et assiégés par des salafistes musulmans. Ces derniers ont menacé, en toute impunité, de démolir leur église Saint-Georges, dont les travaux de rénovation ont débuté le 26 août.
Selon Naguib Gabriel, directeur de la Fédération égyptienne des droits de l’homme, une ONG copte basée en Egypte, près de 93 000 chrétiens ont quitté le pays depuis le 19 mars, leur nombre pourrait augmenter jusqu’à 250.000 d’ici la fin de l’année 2011.
En Syrie, les populations chrétiennes, jusqu’alors protégées par l’Etat laïc, basculent elles aussi dans l’inquiétude. Lundi dernier, devant l’assemblée de l’ONU, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem, a affirmé que les manifestations qui secouent son pays étaient devenues le « prétexte à des interventions étrangères ».
M. al-Mouallem a estimé que des gouvernements étrangers cherchaient à saboter la coexistence entre les différents groupes religieux en Syrie: « Comment pourrions-nous expliquer autrement les provocations médiatiques, le financement et l’armement de l’extrémisme religieux? » « Quel autre but cela pourrait-il servir que de semer un chaos total qui aboutirait au démantèlement de la Syrie laïc ? ». Damas pointe la responsabilité dans la révolution en cours du clan Hariri au pouvoir au Liban, celles des saoudiens et des islamistes soutenus par Ryadh, en liaison étroite avec les services secrets américains.