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Révolutions arabes : en route vers le « progrès » ?

Invité hier soir de l’émission politique de France 2 « Des paroles et des actes », le ministre des Affaires étrangères,  Alain Juppé, a botté en touche, avec une gêne perceptible, quand il lui a été demandé s’il trouverait légitime que Nicolas Sarkozy (ou Bernard-Henry Lévy !) puisse recevoir le prix Nobel de la paix pour l’action menée par la France en Libye. On le comprend…Les forces que la France a  entrepris de déchaîner dans ce pays pourront elles être contrôlées dans un sens favorable à nos intérêts  et à  la stabilité dans cette région du monde ? Une Libye en proie par ailleurs à de vastes ratonnades, pillages et spoliations  visant les immigrés noirs,  accusés globalement d’avoir servi comme mercenaires le régime kadhafiste…qui en fait  n’a employé qu’un seul contingent de combattants    Tchadiens et Soudanais.

A Tripoli, les différentes  tribus et autres milices anti-kadhafistes armées jusqu’aux dents par les livraisons d’armes et  regroupées au sein du CNT,   ont d’ores et déjà  entrepris de se partager la ville  en diverses  zones d’influences. Certains y voient déjà les prémices d’une libanisation de la Libye, rappelant qu’effectivement la guerre au Liban a commencé en 1975  au moment où Beyrouth a été découpé en quartiers chiites, chrétiens maronites, druzes, nassériens et sunnites…

 Et que dire de la libération de la prison d’Abou Salim à Tripoli par les « rebelles » d’environ 600  combattants salafistes,  qui avaient rejoint les rangs  de  la résistance irakienne sunnite contre les Etats-Unis. Un événement    que les  services anti-terroristes occidentaux ont appris  avec le plaisir qu’on imagine…

Le Figaro en convenait fin août, « pour les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, l’après-guerre en Libye est un casse-tête qui commence par la question suivante: qui aider dans les rangs des rebelles ? Tout au long de la guerre, le CNT a lutté pour présenter l’insurrection comme un mouvement laïque, uni et libéral. Mais cette image est loin de refléter la réalité. L’organe politique de la rébellion est en fait traversé par de nombreuses fractures, notamment celle qui oppose les insurgés laïques et modérés aux rebelles islamistes radicaux. »

Plus « prosaïquement »,  les premiers  effets des « révolutions arabes » en Europe ont été principalement d’accroître d’ores et déjà  la pression de l’immigration clandestine, en provenance de toute la région et  au départ des côtes libyennes,  en direction de l’île de Lampedusa.  

Les statistiques publiées par le quotidien suisse Le Temps (édition du samedi 27 août), qui ne s’embarrasse pas de faux semblant, soulignent  la forte augmentation  de  la « criminalité arabe » à Genève: pour le premier semestre 2011, 560 infractions contre le patrimoine ont été commises par des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, des Palestiniens et des Irakiens. Qui se diversifient dans le trafic de stupéfiants et les cambriolages. Ce même quotidien indique encore à ses lecteurs, que « la France s’efforce, sans succès, de contenir l’explosion de la criminalité maghrébine, notamment à Marseille, où certaines cités sont passées sous le contrôle des caïds (…) ».

 Quant aux « Fous d’Allah »,  plus ou moins téléguidés,  ils contribuent à fragiliser encore plus la situation des chrétiens d’Orient,  au sort desquels Bruno Gollnisch est particulièrement attaché. En Egypte notamment où  des chrétiens coptes,  dans la ville de  Merinab (province d´Assouan),  sont terrorisés et assiégés  par des salafistes musulmans. Ces derniers ont menacé, en toute impunité, de démolir leur église Saint-Georges, dont les travaux de rénovation ont débuté le 26 août.

Selon Naguib Gabriel, directeur de la Fédération égyptienne des droits de l’homme, une ONG copte basée en Egypte,  près de 93 000 chrétiens  ont quitté le pays  depuis le 19 mars, leur  nombre pourrait augmenter jusqu’à 250.000 d’ici la fin de l’année 2011.

En Syrie, les populations chrétiennes, jusqu’alors protégées par l’Etat laïc,   basculent elles aussi dans l’inquiétude. Lundi dernier, devant l’assemblée de l’ONU, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem,  a affirmé  que les manifestations qui secouent son pays  étaient devenues le « prétexte à des interventions étrangères ».

 M. al-Mouallem a estimé  que des gouvernements étrangers cherchaient à saboter la coexistence entre les différents groupes religieux en Syrie: « Comment pourrions-nous expliquer autrement les provocations médiatiques, le financement et l’armement de l’extrémisme religieux? » « Quel autre but cela pourrait-il servir que de semer un chaos total qui aboutirait au démantèlement de la Syrie laïc ? ». Damas pointe la responsabilité  dans la révolution  en cours du clan Hariri au pouvoir au Liban, celles  des saoudiens et des islamistes soutenus par Ryadh, en liaison étroite avec  les services secrets américains.

 

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