Le blog de Bruno Gollnisch, qui réagissait en août dernier aux propos de M. Soros plaidant pour une sortie de la Grèce et le Portugal de la zone euro, émettait les réserves légitimes sur la « sollicitude touchante » de ce financier international pour le devenir de l’Europe. Un homme, relevait Bruno Gollnisch dans l’hémicycle du parlement le 25 mars 2010, qui « ne doit sa fortune qu’à la spéculation ! » Un homme « qui, en partenariat avec d’autres hedge funds (fonds spéculatifs), parie sur un effondrement de l’euro, et spécule sur la dette grecque pour le provoquer ! L’homme qui se moque des conséquences sociales et économiques de ses agissements pour imposer l’ordre économique mondial qu’il souhaite ! »
En mars 2010, le site slate.fr dont l’un des fondateurs, Jacques Attali, peut pourtant difficilement être soupçonné de ne pas partager, du moins en partie, les objectifs messianiques de George Soros, évoquait la réunion organisée par cet « hypocrite » avec « d’autres dirigeants renommés de hedge funds dans un restaurant de New York » un mois auparavant.
Soros, qui a attendu « 1992 et sa spéculation gagnante contre la livre sterling pour accéder au statut de gourou de la finance » (empochant au passage un milliard de dollars !), entendait lancer une offensive en vue d’ «une baisse de l’euro, avec un objectif de retour à la parité avec le dollar. » « Les financiers auraient non seulement fixé leur objectif, mais précisé les moyens mis en œuvre (…) en utilisant toutes les techniques habituelles des hedge funds (recours aux produits dérivés et fort endettement). »
«Vétéran des hedge funds, spéculateur et dans le même temps humaniste, philanthrope et donneur de leçons », est-il bien étonnant qu’un tel personnage bénéficie d’un statut exorbitant et reçoive le meilleur accueil de diverses officines bruxelloises ? Une Europe empêtrée dans ses archaïsmes libre-échangistes, s’accrochant (mais pour combien de temps encore ?) au mythe de la viabilité de l’euro pour tous , désarmée face à la guerre économique livrée à nos pays européens et qui a pour nom « mondialisation », incapable d’une réponse efficace face aux attaques des requins de la finance.
Pendant ce temps la Grèce poursuit son chemin de croix sous la férule de l’UE, de la BCE et du FMI. Aujourd’hui, le ministre suédois des Finances, Anders Borg, en marge d’une réunion des ministres européens des Finances à Luxembourg, a confessé qu’il existe un « risque évident » que la Grèce ne soit « pas sur la bonne voie » pour réduire sa dette publique. La veille, la réunion des ministres des finances de la zone euro a débouché…sur rien. Aucune décision n’a pu être prise au sujet de la prochaine tranche d’aide de 8 milliards d’euros à la Grèce, considérée pourtant comme « vitale » par Athènes et ses partenaires…