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Arnaud Montebourg, contre la mondialisation, pour « l’internationalisme »

Attaque d’une chaîne privée de télévision en Tunisie par plusieurs centaines d’islamistes protestant contre la diffusion d’un film jugé  non « hallal » , des dizaines de coptes égyptiens tirés comme des lapins au Caire   par les forces de l’ordre lors d’une manifestation contre les persécutions dont ils sont victimes, engagement d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, pour rassurer « les marchés »,  de présenter rapidement un plan devant régler le problème de la dette en Europe…Autant d’événements largement  éclipsés  ces dernières heures    par les primaires socialistes. Pour autant, Arnaud Montebourg savourera toute  cette semaine son statut de diva courtisée par les sociaux-démocrates européistes du PS. A commencer bien sûr par   François Hollande et Martine Aubry que M. Montebourg qualifiait de « jumeaux du delorisme » ces dernières semaines ce qui dans sa bouche, n’était évidemment pas un compliment…

 Arnaud Montebourg attendra au minimum   la confrontation télévisée entre les deux présidentiables socialistes demain et surtout  le  sondage qui en découlera,  pour officialiser son soutien et se vendre pour un plat de lentilles. Il convient pour lui de maintenir l’illusion qu’il pourra peser sur les orientations politiques du PS. Au risque de rendre visible rapidement les limites de son combat antimondialisation qui ne peut être porté en tout état de cause par le candidat du PS en 2012.  Et encore moins servir de ligne politique en cas de victoire des socialistes à la prochaine présidentielle.

 Un  score de M.  Montebourg qui contribue surtout à fragiliser le PS selon les soutiens de Jean-Luc Mélenchon.  Dans L’Humanité, Jean-Emmanuel Ducoin assure ainsi  que « le peuple de  gauche regarde forcément avec sympathie le score d’Arnaud Montebourg, en tant  qu’il ouvre une brèche à l’intérieur du PS »…

 Bruno Gollnisch estime que les nationaux, les souverainistes, peuvent se féliciter de la  publicité donnée au concept de protectionnisme par la campagne de M. Montebourg. Dans un communiqué, les Identitaires ont appelé de leur côté  ce dernier à « aller plus loin à travers une démondialisation intégrale ne se couchant pas devant le politiquement correct et visant à fixer les populations dans leurs aires d’origine, selon les mots de Walden Bello, créateur du concept de démondialisation », au nom d’une doctrine forgée à l’origine pour aider les pays du sud.

 L’universitaire  philippin  Walden Bello, directeur de l’ONG Focus on the Global South, représente en effet un  courant minoritaire au sein de la mouvance altermondialiste,  qui s’oppose  aux principes mêmes de mondialisation et de gouvernance globale. Il milite notamment pour un démantèlement des organisations économiques internationales, prône le localisme politique et la relocalisation économique  qui induit entre autres,   un retour au protectionnisme, un développement autocentré et une politique de substitution aux importations.

 Mais nous le relevions dernièrement, la démondialisation dans sa version de gauche  reste entachée d’un cosmopolitisme qui est la  marque de fabrique des  éléphants socialistes, toutes tendances confondues. C’est pourquoi dans un récent entretien accordé au JDD, M. Montebourg avouait la raison d’être du créneau antimondialisation qu’il défend, à savoir agir comme un « rempart du lepénisme », c’est-à-dire empêcher les électeurs socialistes cocufiés par le PS,  de rallier l’opposition nationale. Bref,  stériliser la colère populaire.  

 Et  comme François Hollande et  Martine Aubry, Arnaud  Montebourg a   précisé, qu’il était porteur d’un «  projet  internationaliste » qui lui interdit  notamment de condamner la politique d’immigration   de peuplement.  Les Français jugeront.

 

 

 

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