Hier soir, lors de son débat face à Martine Aubry sur France 2, François Hollande a condamné cet acte de résistance d’une frange des élus slovaques. Il a proposé la suppression au sein des instances européistes de « la règle de l’unanimité » au profit de celle de la « majorité » puisque l’opposition de la Slovaquie empêche (pour l’instant) la mise en place de ce FESF.
La Slovaquie est le dernier des 17 pays de la zone euro à devoir approuver obligatoirement l’élargissement proprement délirant à 440 milliards d’euros des aides aux pays de la zone euro en train de sombrer. Et ce, avant la mise en place très probable à l’horizon 2013, du sinistre Mécanisme Européen de Stabilité (MES) de 700 milliards d’euros que nous évoquions sur ce blog le 11 octobre…
Utilisant le ton comminatoire habituel, les présidents de l’Union européenne et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso ont appelé « tous les partis au Parlement slovaque à dépasser les considérations politiques à court terme et à utiliser la prochaine occasion pour adopter rapidement un nouvel accord ». « Tous les pays de l’Union européenne doivent prendre part au combat » pour résoudre la crise de la dette, a insisté de son côté la chancelière allemande Angela Merkel. « Combat » que ni les contribuables allemands, Français ou des autres pays de la zone euro ne jugent pourtant bien légitime.
« L’année dernière a rapporté Daoudal hebdo le parlement slovaque avait voté pour l’adoption du FESF mais contre l’aide à la Grèce. Dans la logique totalitaire européiste bien connue et dénoncée par Bruno Gollnisch, il est donc envisagé de faire revoter la Slovaquie jusqu’à ce qu’elle celle-ci revote dans le « bons sens ». Les partis sociaux-démocrates étant plus prévisibles, achetables et malléables que les corps électoraux, nul doute que MM.Barroso, Van Rompuy et consorts seront entendus.
Pourtant les opposants à ce racket vain ne manquent pas d’arguments. Quand on demande à M. Sulik, « d’expliquer comment la petite Slovaquie peut oser mettre en péril le plan élaboré en commun il répond : ce sont les 16 autres Etats qui devraient expliquer pourquoi ils violent les règles ». « Le concept de sauvetage de l’euro est faux estime-t-il encore. On essaye de résoudre la crise de la dette avec plus de dettes. C’est comme quand quelqu’un essaye d’éteindre l’incendie avec un ventilateur. Il serait moins coûteux de laisser la Grèce faire faillite. »
Une Grèce, ouvrons ici une parenthèse, qui au terme de la visite fin septembre des inspecteurs du FMI, de la BCE et de la Commission européenne est sommée d’abandonner ses derniers pans de souveraineté et ses quelques secteurs encore rentables au « privé » (privatisation des transports en commun à Athènes, et des chemins de fer du pays…) condition sine qua non pour obtenir l’aide européenne, revue à la hausse…
« Richard Sulik n’est pas un agitateur populiste précise encore Yves Daoudal. En 2003, il était conseiller spécial du ministre des finances et c’est lui qui a conçu la réforme fiscale audacieuse qui a redressé les finances et l’économie de la Slovaquie de façon spectaculaire. On ferait mieux de l’écouter… ». Mais en sont-ils encore capables ?