Interrogé sur les risques d’un « repli nationaliste » des Etats membres, Jacques Delors s’évertue à faire peur dans les chaumières en expliquant que « l’ambiance n’est pas bonne (en Europe) et rappelle les années 1930. Le nationalisme rampant, le populisme agressif, la peur de la globalisation, tout cela remet en cause le contrat de mariage européen. »
Plus intéressant, et le site du journal Causeur n’a pas manqué de souligner qu’il s’agit d’un sacré précédent, M. Delors ne croit plus au « dogme de l’infaillibilité européenne ». « (Il prône) carrément une refonte des traités européens qui permettrait à certains pays d’abandonner la monnaie unique. » Sont visés bien évidemment ici la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie.
Ce nouveau traité européen, selon lui, devrait offrir la «possibilité de sortir un pays de la zone euro avec une majorité (des États membres) surqualifiée de 75% ».
Et cet article souligne que l’ancien président de la Commission européenne « contredit donc ses amis sociaux-démocrates qui lisent l’avenir d’une France sans euro dans L’Apocalypse de Saint Jean. De quoi désarçonner les argumentaires anti-FN du duo Aubry-Hollande, qui nous répète que la France et la Grèce se ruineraient en sortant de l’euro. »
Dans ce climat de délitement, rien d’étonnant à ce que les candidats à l’entrée dans la zone euro, la Bulgarie (2013), la Pologne (2015) et la République tchèque (2016) « traînent les pieds » fait remarquer Le Bulletin d’André Noël
« D’autant que la Pologne, sans l’euro, connaît une croissance de 3% que lui envient les pays de la zone qui l’ont adopté. La République Tchèque a reçu un satisfecit de l’agence de notation Standard & Poor’s qui l’élève de deux crans, celle-là même qui vient de dégrader la note de l’Espagne. C’est pourquoi, il n’est pas question de mettre en péril sa bonne santé économique en volant au secours des canards boiteux dépensiers, victimes aussi de l’euro. »
Et cet article de relever tout aussi justement, comme l’a fait Bruno Gollnisch, que les pressions exercées par Bruxelles sur les Etats qui ne veulent pas payer à fonds perdus pour la Grèce (Slovaquie, Finlande…) ne sont pas le meilleur moyen de « réconcilier les Européens avec une Europe technocratique qui se moque de la volonté des peuples ».