Contrairement à ce que prétend le rapporteur, l’explosion du crime organisé et de la criminalité transnationale dans l’Union européenne est une des conséquences de la disparition des contrôles aux frontières intérieures sans renforcement sérieux des contrôles aux frontières extérieures.
Certes, comme l’on dit dans toutes les réunions verbeuses, les trafics – de drogue, d’être humains, d’armes – sont des fléaux, et l’imagination des trafiquants est sans limites. Mais une fois de plus, nous nous retrouvons pour tenter de gérer au niveau européen des problèmes que nous n’aurions pas eu, ou dans des proportions bien moindres, sans l’Union européenne.
Et en matière de criminalité, les Etats n’ont d’ailleurs pas attendu l’Union européenne pour réagir. Le traité de Prüm en est une illustration, même si son contenu a été partiellement repris au niveau communautaire, ce qui nuit d’ailleurs à son efficacité.
Mais ce qui a surtout motivé notre vote négatif, c’est l’intention de donner au futur Parquet européen des compétences dans ces domaines. Nous sommes opposés au principe même de ce Parquet, et donc a fortiori à la possibilité pour cette instance supranationale de diligenter des enquêtes judiciaires ou de donner des ordres à nos services de police.