Le leurre anti-mondialisation du PS, Arnaud Montebourg, qui s’est rallié à la candidature du vainqueur euromondialiste des primaires, était le mieux placé pour tenter de trouver sinon une logique, du moins une certaine utilité de rabatteur ramasse-miette au candidat Chevènement. Le député de Saône-et-Loire a d’ailleurs présenté le scénario à venir dans les prochains mois : « mon travail sera d’aider à faire ce pont » (entre Hollande et Chevènement). « Le mieux, ce serait que François Hollande reprenne une partie de ses idées », et ainsi « de rendre inutile la candidature de Jean-Pierre Chevènement »…
Le membre du Grand orient et candidat immigrationniste du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, a voulu lui aussi voir quelque avantage au petit tour de manège promis par l’ancien ministre socialiste : « soit il maintient sa candidature, il va agiter des idées et il va d’une certaine manière apporter de l’eau à notre moulin. S’il se retire, je dirai aux gens: si vous avez aimé Chevènement, vous aurez mieux avec le Front de gauche ».
Il n’est pas non plus interdit de penser, estime Bruno Gollnisch, que les souverainistes cohérents et attachés à l’identité de la France, soucieux de faire réellement entendre leur voix, porteront plus vraisemblablement leurs suffrages sur Marine Le Pen. Cela s’est déjà vérifié au fil des derniers scrutins ou beaucoup d’électeurs souverainistes, y compris « de gauche », ont fait savoir qu’ils votaient désormais FN. A l’instar de l’ex député européen Paul-Marie Coûteaux ou du cofondateur du Mouvement des citoyens de Chevènement, Bertrand Dutheil de La Rochère, qui se sont tous deux ralliés à l’équipe présidentielle de la présidente du FN