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Dupont-Aignan appellera-t-il à voter Marine ?

Marine Le Pen était hier présente au Salon des maires. La présidente du FN a rappelé  lors d’une conférence de presse les obstacles  dressés sur la route des candidats qui ne sont pas adoubés par le système et/ou l’écurie UMPS pour obtenir les 500 signatures nécessaires pour concourir à l’élection présidentielle. Marine Le Pen  a écrit également une lettre ouverte à François Fillon pour lui demander d’honorer les promesses faites d’assurer  l’anonymat des élus qui parrainent un candidat. La règle de la publication des parrainages est à l’origine d’une « rupture d’égalité entre les candidats », d’un « malaise grandissant chez les élus locaux habilités à présenter un candidat, leur signature étant souvent assimilée dans les médias à un soutien et non à ce qu’elle est: un simple acte administratif ». « Si le Premier ministre s’y refuse, il prendra la responsabilité des conséquences de ce refus. » 

 Un « déni de démocratie » qui conduit de facto aujourd’hui à empêcher potentiellement un  électeur sur quatre (si l’on en croit les sondages) de voter pour le candidat de son choix. En effet ,  outre Marine,  le trotskyste Philippe Poutou, la démocrate-chrétienne Christine Boutin, le chasseur Philippe Nihous, les souverainistes Jean-Pierre Chevènement et Nicolas  Dupont-Aignan  ne sont pas assurés d’obtenir les précieux sésames.

 Au vu de l’importance fondamentale de cette élection pour le devenir de notre pays, nous sommes aussi en droit de penser que l’intérêt supérieur de la France commanderait  d’en finir avec les petits calculs politiciens à courte vue, les atermoiements, la  crispation sur sa « petite chapelle ». En ce sens, il apparaît évident qu’un Nicolas Dupont-Aignan, qui ne peut espérer en 2012  être cantonné dans le meilleur des cas  qu’à un rôle de figurant, serait pleinement en accord avec son souverainisme revendiqué  en se ralliant à la candidate du Front National. 

 Certes, dans un entretien accordé hier au quotidien gratuit 20 minutes, M. Dupont-Aignan a tenu à marquer son originalité. Comme Jean-Marie Le Pen en 2002 et 2007, il a fait état des manœuvres de l’UMP pour assécher les signatures susceptibles de se porter vers les  candidats alternatifs. Mais interrogé sur son  « programme économique (qui)  ressemble à celui de la présidente du Front National », il est  resté comme à chaque fois extrêmement flou (pour ne pas heurter ses électeurs et adhérents  qui sont très proches du FN) , a mis en en avant prudemment, sans la nommer explicitement, la question de l’immigration, « des éléments (de son) projet politique qui sont différents »: « l’école », « la peine de mort… »

 Pour autant, cela fait des années, que le président de Debout la République  développe devant son auditoire, avec pugnacité et talent, le programme de souveraineté nationale et de rejet de l’euromondialisme qui était déjà celui du FN lorsque M. Dupont-Aignan était encore dans  les rangs de la droite bruxelloise.

 Nous ne nous en plaignons pas, la reprise   aujourd’hui par ce dernier  de la thématique frontiste en faveur d’un protectionnisme intelligent ou   de la sortie de l’euro, comme les analyses souvent pertinentes d’un Jean-Pierre Chevènement sur les questions européennes et géopolitiques,  vont dans le bon sens. Elles  contribuent à la diffusion d’une pensée alternative aux agissements et aux  mots d’ordre trompeurs de l’UMPS.

 Mais pour offrir un débouché politique, cette alternative là ne peut être efficiente que si elle aboutit à une démarche de rassemblement. Et en, l’état actuel des choses, la question doit être posée : une candidature du dirigeant de DLR  aura-t-elle pour effet d’ébranler le système où au contraire, en « stérilisant » un certain nombre de voix souverainistes, de le renforcer, en permettant peut être au candidat de l’UMP ou du PS d’être présent au second tour en lieu et place de Marine Le Pen ?

 Si la politique, au sens noble du terme, ne  saurait accepter la compromission avec son idéal, elle est en revanche  aussi l’art du compromis. C’est au nom du « compromis nationaliste » que  Jean-Marie Le Pen  a œuvré à ses débuts  à la tête  du FN à  réunir les différentes sensibilités de l’opposition nationale.  Puis, à   proposer plus largement à nos compatriotes attachés à la pérennité de notre nation, de rejoindre le Mouvement national et de le soutenir dans les urnes.

Et ce, au nom d’un principe intangible qui veut que ce qui nous rassemble nous Français  patriotes, doit être  plus fort que ce qui nous divise.  Une  évidence réaffirmée par Bruno Gollnisch lors de la campagne interne  qui a rappelé que la vocation des souverainistes étaient de  rejoindre le camp national.

« Je suis un gaulliste social et je crois que l’on ne peut redresserla France qu’en rassemblant les Français »  déclarait  M. Dupont-Aignan hier. Il y a un moyen très simple de le prouver…

 

 

 

 

 

 

 

 

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