Un « déni de démocratie » qui conduit de facto aujourd’hui à empêcher potentiellement un électeur sur quatre (si l’on en croit les sondages) de voter pour le candidat de son choix. En effet , outre Marine, le trotskyste Philippe Poutou, la démocrate-chrétienne Christine Boutin, le chasseur Philippe Nihous, les souverainistes Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan ne sont pas assurés d’obtenir les précieux sésames.
Au vu de l’importance fondamentale de cette élection pour le devenir de notre pays, nous sommes aussi en droit de penser que l’intérêt supérieur de la France commanderait d’en finir avec les petits calculs politiciens à courte vue, les atermoiements, la crispation sur sa « petite chapelle ». En ce sens, il apparaît évident qu’un Nicolas Dupont-Aignan, qui ne peut espérer en 2012 être cantonné dans le meilleur des cas qu’à un rôle de figurant, serait pleinement en accord avec son souverainisme revendiqué en se ralliant à la candidate du Front National.
Certes, dans un entretien accordé hier au quotidien gratuit 20 minutes, M. Dupont-Aignan a tenu à marquer son originalité. Comme Jean-Marie Le Pen en 2002 et 2007, il a fait état des manœuvres de l’UMP pour assécher les signatures susceptibles de se porter vers les candidats alternatifs. Mais interrogé sur son « programme économique (qui) ressemble à celui de la présidente du Front National », il est resté comme à chaque fois extrêmement flou (pour ne pas heurter ses électeurs et adhérents qui sont très proches du FN) , a mis en en avant prudemment, sans la nommer explicitement, la question de l’immigration, « des éléments (de son) projet politique qui sont différents »: « l’école », « la peine de mort… »
Pour autant, cela fait des années, que le président de Debout la République développe devant son auditoire, avec pugnacité et talent, le programme de souveraineté nationale et de rejet de l’euromondialisme qui était déjà celui du FN lorsque M. Dupont-Aignan était encore dans les rangs de la droite bruxelloise.
Nous ne nous en plaignons pas, la reprise aujourd’hui par ce dernier de la thématique frontiste en faveur d’un protectionnisme intelligent ou de la sortie de l’euro, comme les analyses souvent pertinentes d’un Jean-Pierre Chevènement sur les questions européennes et géopolitiques, vont dans le bon sens. Elles contribuent à la diffusion d’une pensée alternative aux agissements et aux mots d’ordre trompeurs de l’UMPS.
Mais pour offrir un débouché politique, cette alternative là ne peut être efficiente que si elle aboutit à une démarche de rassemblement. Et en, l’état actuel des choses, la question doit être posée : une candidature du dirigeant de DLR aura-t-elle pour effet d’ébranler le système où au contraire, en « stérilisant » un certain nombre de voix souverainistes, de le renforcer, en permettant peut être au candidat de l’UMP ou du PS d’être présent au second tour en lieu et place de Marine Le Pen ?
Si la politique, au sens noble du terme, ne saurait accepter la compromission avec son idéal, elle est en revanche aussi l’art du compromis. C’est au nom du « compromis nationaliste » que Jean-Marie Le Pen a œuvré à ses débuts à la tête du FN à réunir les différentes sensibilités de l’opposition nationale. Puis, à proposer plus largement à nos compatriotes attachés à la pérennité de notre nation, de rejoindre le Mouvement national et de le soutenir dans les urnes.
Et ce, au nom d’un principe intangible qui veut que ce qui nous rassemble nous Français patriotes, doit être plus fort que ce qui nous divise. Une évidence réaffirmée par Bruno Gollnisch lors de la campagne interne qui a rappelé que la vocation des souverainistes étaient de rejoindre le camp national.
« Je suis un gaulliste social et je crois que l’on ne peut redresserla France qu’en rassemblant les Français » déclarait M. Dupont-Aignan hier. Il y a un moyen très simple de le prouver…