Prosélytisme assumé plus largement par le ministre de l’Education dite « nationale », Luc Chatel, qui avait donné notamment son aval pour que soit diffusé aux élèves de CM1 /CM2 le film Le Baiser de la lune, un court métrage « destiné à servir d’outil pédagogique pour aborder les relations amoureuses entre personnes du même sexe à l’intention des enfants».
L’Inter-LGB fait toujours pression sur la majorité présidentielle actuelle afin de lever toute opposition « à l’adoption conjointe pour les couples de même sexe, qui ne relève plus que d’un blocage idéologique ». Ce groupe de pression dispose de relais influents au sein du parti sarkozyste, comme on le constate de nouveau avec la tribune signé mardi par six secrétaires nationaux de l’UMP : Sébastien Chenu, Samia Badat, Frédéric Bouscarle, Nathalie Fanfant, Stéphane Jacquot et David-Xavier Weiss.
Ces derniers affirment ainsi que « la stratégie de l’évitement ne mène à rien et il est temps aujourd’hui pour notre famille politique de mettre un terme à celle-ci et d’ouvrir le mariage aux couples du même sexe », « nous souhaitons donc voir cette proposition figurer dans le programme de l’UMP et portée par notre candidat l’an prochain devant les Français ».
Selon eux, « l’actualité récente, les clins d’œil appuyés du Front national vers l’électorat gay (sic) et les promesses électoralistes du candidat socialiste l’imposent.» «Notre position est responsable, notre pays est désormais prêt à cette reconnaissance, il a évolué et une large majorité de Français y est favorable, poursuivent ils. A contrario, ils jugent que l’ « adoption » par les couples homosexuels « fait encore débat » et ne doit pour l’instant pas accompagner « la reconnaissance du mariage pour tous ». Chaque chose en son temps…
Une offensive pour le coup très « clivante » pour reprendre un terme à la mode à l’UMP –voir notre article également paru aujourd’hui- qui a été jugée plutôt contre-productive électoralement parlant par 18 députés UMP qui ont signé un communiqué de presse intitulé « Le mariage homosexuel : c’est Non ! »
« Alors que la majorité présidentielle a rejeté une proposition de loi socialiste sur le mariage homosexuel en juin dernier, que des responsables de l’UMP se positionnent à l’encontre de leur majorité est inadmissible », affirment-ils; le « mariage » entre personnes de même sexe est une « provocation catégorielle qu’il n’y a pas lieu de satisfaire ».
Dans un entretien accordé au site Nouvelles de France, le député UMP Jean-Marc Nesme juge que ce vœu en faveur du mariage homo est tactiquement suicidaire : « Si Nicolas Sarkozy fait ce choix, il perdra plusieurs centaines de milliers de voix. Une partie des parlementaires et des adhérents quitteraient l’UMP. »
Si certains affirment que Benjamin Lancar, président des Jeunes Populaires, aurait été invité par la direction du parti sarkozyste à retirer sa signature dudit texte, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a affirmé plus benoitement que cette demande « sera évoquée dans le cadre de la campagne électorale comme un élément de débat du projet », jugeant l’appel à ladite légalisation « parfaitement respectable ».
Marine Le Pen l’a précisé à de nombreuses reprises « si nous sortons du mariage hétérosexuel, nous pouvons ouvrir la porte à un bouleversement absolu des bases de notre société ». « Si on donne droit à cette revendication, qu’est-ce qui pourrait interdire par exemple demain « la polygamie ». « Les homosexuels du Front National ne sont pas favorable au mariage homosexuel », ils plaident « pour le droit à l’indifférence et non à la différence. »
Marine Le Pen et Bruno Gollnisch sont parfaitement en phase sur ce point sur ce point fondamental, la différence d’approche se trouve sur le terrain connexe du Pacte civil de solidarité (PACS), un « ersatz de mariage » dont il réclame l’abrogation. Dans un courriel adressé en ce sens aux élus et à la direction de l’UMP, le député européen du FN faisait valoir des arguments parfaitement recevables.
« La loi est faite pour organiser la chose publique, dans l’intérêt général, et non pour répondre aux exigences catégorielles de tel ou tel groupe d’intérêt spécifique indiquait-il notamment. Elle n’a donc à reconnaître comme institution que le mariage, seule forme d’union naturelle et stable entre un homme et une femme pour transmettre la vie et assurer l’éducation des enfants. Toutes les autres formes d’union, et je ne porte ici aucun jugement personnel sur ceux qui les choisissent, relèvent d’un domaine privé que les autorités publiques n’ont pas à réglementer » relevait Bruno Gollnisch.