Pareillement, Nicolas Sarkozy avait clamé qu’il garantirait la sécurité des épargnants, qu’il « (n’accepterait) pas qu’un seul déposant perde un seul euro parce qu’un établissement financier se révèlerait dans l’incapacité de faire face à ses engagements», son refus de « (conduire une) politique d’austérité parce que l’austérité aggraverait la récession », son refus d’augmenter les impôts et les charges.
Quelques heures avant son entrée hier au Zénith sous les applaudissements des adhérents et sympathisants de l’UMP, les élus de la majorité présidentielle votaient en faveur d’une trente-cinquième nouvelle taxe depuis 2008, en l’espèce l’augmentation de la TVA pour les logements sociaux, la consommation d’eau, la collecte des ordures ménagères, les tickets de bus, les billets de train…
Jeudi soir sur Europe 1, Marine Le Pen, qui progresse dans le dernier sondage LH2 (19,5% des intentions de vote, contre 26% pour Nicolas Sarkozy et 29,5% pour François Hollande en repli de trois points) a jugé avec la sévérité qu’il mérite le show toulonnais du président de la République.
La candidate national a relevé que « ce discours qui devait être l’un des plus marquants de son quinquennat, a été le vide sidéral, une succession de poncifs dont en réalité les seules mesures concrètes ont été l’annonce d’une Europe à la schlague, c’est-à-dire l’Europe qui entraîne la perte de notre souveraineté». « Les choses sont claires aujourd’hui: M. Sarkozy prend la tête de l’intégration fédéraliste et de l’abandon de toute souveraineté française ».
Le commissaire européen affaires économiques et monétaires, Ollie Rehn, l’a déclaré ces derniers jours de manière plus directe que le champion de l’UMP hier soir : « L’union économique et monétaire devra être complétée par une intégration (politique et économique) plus profonde ou nous aurons à accepter une désintégration progressive de plus d’un demi-siècle d’intégration européenne ». Pour faire passer la pilule de cet effacement programmé de notre indépendance nationale, Alain Juppé a manié, à l’instar du ministre polonais des Finances, Jacek Rostowski, que nous citions sur ce blog le 29 novembre, le spectre de la guerre. La fin de la monnaie unique conduirait à « l’explosion de l’Union européenne elle-même ». « Dans cette éventualité, tout devient possible, même le pire » a déclaré M. Juppé. Une intervention de l’Otan se profile pour faire taire les récalcitrants?
Le site du journal britannique Mirror évoquait hier les efforts des principales banques centrales le 30 novembre (Banque d’Angleterre, Réserve fédérale américaine –Fed-, Banque centrale européenne et les banques centrales du Canada, du Japon et de la Suisse) qui souhaitent accroître leur capacité à fournir de la liquidité pour soutenir le système financier mondial. Il s’agit d’éviter un un effondrement du crédit (le fameux « credit crunch ») , comme l’avait connu l’économie mondiale en 2008, période où les établissements financiers limitaient quantitativement leurs prêts, même aux emprunteurs les plus solvables.
Le Mirror citait encore « un responsable du G20 » qui a déclaré sous le sceau de l’anonymat: « Ceux qui cherchent (une aide financière) doivent être prêts à renoncer à certaines de leurs compétences en matière de politique fiscale et subir une réforme douloureuse. Les promesses et les discours ne suffiront pas. les ménages font devoir face à une décennie perdue des revenus en baisse et des coupes sauvages. »
Et cet article de conclure, avec une « causticité » toute britannique : « Quel beau cadeau de noël Nicolas Sarkozy va faire au français : perte d’indépendance budgétaire et fiscale ; et coupes sévères et douloureuses dans le système social français. Il va falloir investir massivement dans des forces anti émeutes ! »
Vous l’aurez compris, Bruno Gollnisch est au nombre des 86% des sondés estimant selon le baromètre TNS-Sofres-Le Figaro Magazine de décembre que « les choses ont tendance à aller plus mal ». Mais contrairement à un certain nombre d’entre eux, il sait que ce déclin n’est pas une fatalité, que l’Europe bruxelloise supranationale et mondialiste n’est pas un horizon indépassable. Le chemin pour reprouver notre prospérité passe en effet par une refondation de l’Europe conforme à son génie, celle des patries et des souverainetés nationales retrouvées !