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Rêve, fantasme et… cauchemar brésilien

François Fillon est actuellement  en visite officielle de quatre jours au Brésil, occasion  pour le Premier ministre de rencontrer   la présidente Dilma Rousseff et  de rappeler l’intention de la France de renforcer le partenariat stratégique avec ce pays, notamment en matière de défense, puisque nous ne désespérons  pas d’y vendre nos  avions de combat Rafale. La France   compte parmi les cinq principaux investisseurs au Brésil et  le commerce bilatéral avec cette nation atteint plus de 7 milliards d’euros. Environ 500 entreprises hexagonales y sont présentes. Pour autant, Xavier Raufer, dans un article paru sur le blog surlering.com le 13 décembre, s’efforce de modérer les enthousiasmes sur «  la cinquième puissance économique mondiale », « ce  gentil géant »,  cet  «  Eldorado pour investisseurs »  « dont de grands médias ne parlent plus que sur le ton de l’extase. »

 Un pays pourtant «  parmi les plus inégalitaires du monde où, dit un économiste écœuré,  l’abîme qui sépare le capital du travail atteint précisément le comble de l’obscénité. » « Aux mains d’une gauche factice, entièrement hypnotisée par Goldman-Sachs & co., (banque ayant  inventé le miroir aux alouettes des « BRIC »),  le gouvernement brésilien voit aussi gonfler une énorme bulle du crédit à la consommation – 28% du revenu disponible local servant désormais à rembourser des dettes (16% du revenu des Américains, pourtant extravagants en la matière). Le nombre de brésiliens ayant plus de 3 000 dollars US de dettes a cru de 250% depuis 2004, alors que 150 millions de cartes de crédit circulent désormais dans le pays, trois fois plus qu’en 2008 ! »

« Ajoutons-y une bureaucratie immense et paralytique, une sécurité civile inexistante, une corruption grave, un népotisme et un clientélisme énormes, permettant toutes les fraudes. Et quasiment pas d’infrastructures majeures  depuis trente ans. De grands groupes, dont Carrefour, commencent d’ailleurs à regretter avoir écouté les sirènes médiatiques à propos d’un pays devenu  le cauchemar du N° 2 mondial de la distribution. Sur place, les plus optimistes espèrent que l’inévitable et explosive correction ne surviendra pas avant les Jeux olympiques – mais refusent de le certifier. »

« Tel est le paradis inventé par ce que nous avons baptisé  DGSI  (Davos-Goldman-Sachs-Idéologie). Telles sont les sornettes colportées sans vérifier par des médias sans doute énamourés mais, dans les faits, pousse-au-crime. »

Sur le plan de l’insécurité,  le Brésil  bat  aussi des records souligne M. Raufer: « premier pays du monde pour les décès par armes à feu (31 homicides pour 100 000 habitants à Rio de Janeiro en 2010, en moyenne 2/100 000 dans l’Union européenne…), l’élucidation de ces crimes tendant vers zéro. Depuis 1980,  plus de trois millions de brésiliens ont péri de mort violente – dix fois le nombre de victimes d’Hiroshima et de Nagasaki ». Chaque jour au Brésil, travailleurs sociaux et défenseurs de paysans sans terres sont assassinés par les milices armées des grands propriétaires. »

 De manière provisoire, fin 2010, « au prix d’une quasi guerre civile » et «  pour faire bonne figure avant les Jeux olympiques et le Mondial de football, le gouvernement brésilien a timidement entrepris de restaurer l’ordre dans 17 des 1000 favelas de Rio ». Mais «  au quotidien, les populations des favelas (mot poli pour bidonville) sont rackettées par de véritables armées criminelles »,  « des bandits, ou de milices  anti-crime  pires encore dans les faits », « contrôlant  depuis des décennies  ces coupe-gorge où, rien qu’à Rio, vit 30% de la population locale. »

 Dans l’ouvrage collectif du Club de l’Horloge  intitulé « Penser l’antiracisme » (1999),  Michel Leroy s’arrêtait pour sa part sur le mythe du pays arc-en ciel, du  multiculturalisme sensuel et   joyeux,  du métissage tranquille. Un  « modèle brésilien » vendu aux Européens comme celui de l’avenir, indépassable au XXIè siècle  …mais qui ne correspond guère à la réalité de  ce pays.     « Le Brésil relevait-il,  passe pour le modèle du melting pot, pourtant sauf dans le monde de la culture et du sport l’élévation dans la hiérarchie sociale est inversement proportionnelle au degré de pigmentation de la peau. Selon le diplomate brésilien J.O de Meira Penna l’image idéale d’un brésilien des classes dirigeantes est celle du blanc de race pure. C’est la façade qu’il veut projeter au dehors : un crépi que dément le fait qu’au moins 50% de la population est de sang mêlé. »

 « Officiellement la discrimination n’existe pas pourtant la marine nationale et la diplomatie restent fermées aux gens de couleur c’est-à- dire les deux carrières qui montrent l’image extérieure du Brésil. L’armée ne compte pas un  seul général noir de peau, les noirs ne sont qu’une infime minorité parmi les banquiers, les médecins, les universitaires, les détenteurs de grosses fortunes. Le  Brésil à porté un mulâtre à la présidence une seule fois et  a eu deux présidents  de type indien accusé. Il existe peu d’unions contrastées entre le blanc et le noir, et une femme blanche n’épouse un homme au teint foncé que si le mari bénéficie d’une position économique ou sociale exceptionnelle. A titre anecdotique, dans les concours de beauté, c’est huit fois sur dix une blonde qui est choisie pour représenter le charme brésilien, alors qu’il s’agit d’un type nettement minoritaire. »

 « Si le sang indien bénéficie d’un préjugé favorable dans l’imaginaire social » – « l’indien incarne la volonté d’indépendance  »-,   « le noir est associé aux souvenirs de l’esclavage »     est-il encore indiqué. « Une brochure d’information du ministère des affaires étrangères affirmait, contre toute réalité, que la grande majorité du peuple brésilien est blanche, et que l’on ne compte qu’un très faible pourcentage de gens de couleur. Au XIXème siècle, la politique d’immigration favorisait systématiquement  le blanchissement de la population. »

 On le constate la vision du  Brésil sous nos latitudes, véhiculée à des fins de propagande « antiraciste » en faveur du métissage obligatoire et citoyen ,  a peu à voir avec la réalité brésilienne. Rappelons le  de nouveau,  face à  l’antiracisme égalitaire, masque d’une idéologie totalitaire qui refuse la notion d’identité, le FN et Bruno Gollnisch  opposent    l’antiracisme identitaire qui reconnaît au contraire à chaque peuple le droit de  maintenir son identité,  dans la droite filiation  de notre  grande tradition  helléno-chrétienne.

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