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Leçons de démocratie…

Interrogé hier par le site News of Marseille, Jean-Marie Le Pen a affirmé (mais qui en doutait ?) qu’il ne se contentait pas « de  rédiger  ses mémoires », «  ce qui demande beaucoup de travail et de concentration », mais restait toujours     très actif  politiquement et impliqué  au sein du  FN. Il  a confié également qu’il  partageait l’opinion de  ce journaliste de RMC qui  estime  que  Marine Le Pen  arrivera en tête de l’élection présidentielle  au premier tour de la présidentielle… Questionné sur la fameuse « entreprise de dédiabolisation du FN », le président d’honneur du FN a souligné cette incontestable évidence, à savoir que celle-ci «  n’appartient pas à  notre comportement », et que si «  nous sommes diabolisés par nos adversaires, nous devons rester nous mêmes. » « Nos adversaires sont obligés de réviser leur politique de diabolisation parce qu’elle ne correspond plus au sentiment (…) de la population » a-t-il encore estimé.  Ce choc du réel  fait vaciller les constructions idéologiques et les barrages mis en place par nos détracteurs. Mais si  la chape de plomb de la bien-pensance, du politiquement correct, du discours officiel progressiste,  sous laquelle notre pays a été maintenu jusqu’alors,  a largement volé en éclat sur la toile, elle reste largement de mise dans les medias audiovisuels « classiques ». L’africaniste Bernard Lugan en a été à la fois le témoin et la victime alors  que la direction d’I-Télé a censuré l’entretien que celui-ci avait accordé à   Robert Ménard dans le cadre de son émission quotidienne « Ménard sans interdit ». M.  Bernard Lugan avait été invité pour présenter son dernier  essai « Décolonisez l’Afrique »…

 Les propos passés à la trappe  de M. Lugan ont donc circulé sur internet et bien évidemment  sur le site de M Lugan (www.bernard-lugan.com). Il expliquait ainsi que «  le refus de reconnaître les différences entre les hommes fait que nous avons imposé à l’Afrique des modèles qui ne lui sont pas adaptés (…). C’est ainsi que depuis 1960, 1000 milliards de dollars d’aides ont été déversés sur l’Afrique, en vain. De plus, nous avons voulu européaniser les Africains, ce qui est un génocide culturel. De quel droit pouvons-nous en effet ordonner à ces derniers de cesser d’être ce qu’ils sont pour les sommer d’adopter nos impératifs moraux et comportementaux ? L’ethno-différentialiste que je suis refuse cette approche relevant du plus insupportable suprématisme. Contre Léon Blum qui déclarait qu’il était du devoir des «races supérieures  d’imposer la civilisation aux autres races, je dis avec Lyautey qu’il s’agit de pure folie car les Africains ne sont pas inférieurs puisqu’ils sont  autres.»

 En conséquence de quoi, il se prononce pour la suppression de l’aide au continent africain  car celle-ci «  en plus d’être inutile, infantilise l’Afrique en lui interdisant de se prendre en main, de se responsabiliser. Dans la décennie 1950-1960, les Africains mangeaient à leur faim et connaissaient la paix tandis que l’Asie subissait de terribles conflits et d’affreuses famines. Un demi siècle plus tard, sans avoir été aidées, la Chine et l’Inde sont devenues des  dragons  parce qu’elles ont décidé de ne compter que sur leurs propres forces, en un mot, de se prendre en charge. Au même moment, le couple sado-masochiste composé de la repentance européenne et de la victimisation africaine a enfanté d’une Afrique immobile attribuant tous ses maux à la colonisation. »

 Dans le même registre « décapant », Bernard Lugan déclarait à Robert Ménard que « dès le début,(il a ) expliqué que le  printemps arabe  n’était qu’un mirage, un miroir aux alouettes autour duquel tournaient les butors de la sous-culture journalistique cependant que, méthodiquement et dans l’ombre, les Frères musulmans préparaient la construction du califat supranational qui est leur but ultime. » Quant à   l’intervention de l’Otan  en Libye, elle  a eu pour effet, au-delà de l’hypocrite des motifs avancés, de « (voler)  au secours de fondamentalistes islamistes, frères de ceux que nous combattons en Afghanistan. Cherchez la logique ! Violant le mandat de l’ONU et nous immisçant dans une guerre civile qui ne nous concernait pas, nous nous sommes ensuite lancés dans une entreprise de renversement du régime libyen, puis dans une véritable chasse à l’homme contre ses dirigeants. Or, le point de départ de notre intervention reposait sur un montage et nous le savons maintenant. Que pouvaient en effet faire quelques chars rouillés contre des combattants retranchés dans la ville de Benghazi ? On nous a déjà  fait le coup  avec les cadavres de Timisoara en Roumanie, avec les « couveuses » du Koweït ou encore avec les  armes de destruction massive  en Irak. A chaque fois, la presse est tombée dans le panneau, par complicité, par bêtise ou par suivisme (…).

 M. Lugan posait enfin la question essentielle : «   Nos intérêts étaient-ils donc menacés en Libye pour que nos dirigeants aient pris la décision d’y intervenir ? Etaient-ils dans le maintien au pouvoir d’un satrape certes peu recommandable mais qui, du moins, contrôlait pour notre plus grand profit 1900 kilomètres de littoral faisant face au ventre mou de l’Europe ? Nos intérêts étaient-ils au contraire dans la déstabilisation de la Libye puis son partage en autant de territoires tribaux livrés aux milices islamistes ? Sans parler des conséquences de notre calamiteux interventionnisme dans toute la zone sahélienne où, désormais, nos intérêts vitaux sont effectivement menacés, notamment au Niger, pays qui fournit l’essentiel de l’uranium sans lequel nos centrales nucléaires ne peuvent fonctionner… »

 Autant d’affirmations, d’analyses, qui méritaient certainement d’être débattus, mais aussi affirme Bruno Gollnisch,  d’être portées à la connaissance des téléspectateurs d’I-télé et non   pas censurées  par ceux là même qui  donnent des leçons de démocratie à la terre entière.

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