Cette peur d’un PS qui sait pertinemment qu’il a trahi le peuple, conduit les «éléphants » à s’interroger sur la conduite à tenir. Le site d’Europe 1 relaye aujourd’hui les hésitations des uns et des autres devant la dynamique Marine. Claude Bartolone plaide pour l’attitude consistant pour le PS à « feindre l’ignorance ». « Il faut qu’on ne s’occupe pas de l’extrême-droite, estime-t-il (…). C’est d’ailleurs la stratégie privilégiée par la première secrétaire du PS, Martine Aubry, et son entourage : parler de Marine Le Pen, c’est l’aider à revenir au cœur du jeu ». Le problème pour le PS c’est qu’elle y est déjà rétorquent les partisans d’un affrontement plus direct avec la candidate national. « Traiter le parti d’extrême-droite par la négligence serait une erreur, estime le député Jean-Christophe Cambadélis : Marine Le Pen est un danger parce qu’elle empêche les déçus de Nicolas Sarkozy de se tourner vers François Hollande. Il faut donc démystifier Madame Le Pen, expliquer que Madame Le Pen, c’est Sarkozy en pire »…ce ne sera pas facile à faire avaler camarade Cambadélis ! Mais c’est cette voie que semble suivre pour l’instant « le candidat socialiste (qui) a donc choisi d’identifier l’ennemi et multiplie désormais les piques. Madame Le Pen, c’est une impasse, martèle François Hollande, avant de rappeler qu’elle provient d’un milieu très aisé, aux antipodes des classes populaires. Il faut aussi voir ce qu’est le mode de vie de Marine Le Pen, rappelle-t-il. »
La différence pourtant entre Marine le Pen, et plus largement entre les dirigeants du FN et les caciques du PS, c’est bien l’absence d’hypocrisie sur les questions matérielles, puisque Marine n’a jamais affirmé qu’elle appartenait à la catégorie des « damnés de la terre », ce dont les Français sont d’ailleurs pleinement conscients. Il n’y a guère qu’un archéo-communiste ou un garde rouge maoïste pour affirmer qu’il faut obligatoirement gagner le Smig pour comprendre les difficultés quotidiennes de nos compatriotes, et même un Mélenchon (et pour cause) ou un Besancenot en son temps (et pour cause également) ne se sont guère aventurés plus avant sur ce terrain là…
M. Hollande est bien imprudent de le faire. On se souvient des révélations en 2007 sur le patrimoine du couple formé alors par ce dernier avec Ségolène Royal, heureux possesseurs d’une société civile immobilière qu’ils ont en commun avec les parents de François Hollande. Créée en 1990, la SCI la sapinière, dotée d’un capital de 914.694 euros, rassemblait les divers intérêts immobiliers du couple indiquait alors Le Figaro. « En soi, rien d’illégal. Mais nombre d’internautes insistaient sur le fait que constituer une SCI pour l’achat d’un bien immobilier est une méthode bien connue pour échapper à l’Impôt sur la Fortune. Un prélèvement que le parti socialiste compte alourdir. »
Après Le Point (25 janvier) et Le Figaro (18 janvier), le Canard Enchainé (7 mars) avait indiqué que le patrimoine immobilier du couple Hollande-Royal était très fortement sous-évalué et s’élèverait en fait à 1,813 million d’euros, soit quasiment le double des 933000 euros net imposables annoncés par Mme Royal. Les sources de cette disparité? Principalement l’évaluation de leur patrimoine immobilier (villa de Mougins, appartement de Boulogne, les parts de Mr Hollande détient dans 2 appartements situés sur les hauts de Cannes, les parts de la propriété de ses parents…) qui relève de « l’aimable plaisanterie ». Au final, ce n’est pas 862 euros d’ISF que le couple Ségolène Royal-François Hollande aurait du payer, mais autour de 6000 euros, selon les calculs du Canard.
M. Hollande affirmait en 2008 qu’il « n’aimait pas les riches ». A moins qu’elle ne soit motivée que par une pure démagogie, nous laissons à son psychanalyste (les socialistes sont friands de cette pseudo-science) le soin d’analyser cette déclaration. Ce que n’aime pas plus simplement Bruno Gollnisch ce sont les boniments, les faux-semblants d’un PS qui se croit encore légitime, en position de distribuer des bons et des mauvais points, des brevets de moralité. Si la France des « invisibles », la France qui souffre, la « France d’en bas » tourne le dos au PS, c’est exactement pour ces mêmes raisons.