Un apartheid politique qui nécessite également que cette oligarchie manœuvre pour empêcher autant que faire se peut le FN d’accéder à des mairies, et qu’elle mène incessamment des campagnes de diabolisation de l’opposition nationale, lesquelles débouchent inéluctablement sur d’intenses difficultés dans le recueil des parrainages (non confidentiels) de maires pour la présidentielle.
Nous l’avons plusieurs fois évoqué dernièrement, et Marine Le Pen a encore fait part de ses inquiétudes à ce sujet lors de ses vœux à la presse, cette « chasse aux signatures » est de nouveau cette année particulièrement difficile, chronophage et couteuse pour la candidate national et ses soutiens. Avec comme handicap premier que l’énergie mobilisée pour les recueillir ne se déploie pas pendant ce temps pour faire réellement connaître à nos compatriotes sur le terrain la nature de notre programme et l’exposer dans les médias plutôt que de répondre aux nombreuses questions posées par les journalistes sur les difficultés de cette collecte…
Par lâcheté, frilosité conformisme ou par acceptation des consignes implicites et menaces dont ils sont l’objet, les maires sont extrêmement nombreux à refuser d’accorder leur parrainage, qui répétons le, n’est par conçu comme un soutien aux idées défendues par le ou la candidate, mais comme la possibilité de permettre à un courant politique représentatif de concourir à l’élection présidentielle.
Hervé Gattegno, rédacteur en chef au Point résumait parfaitement hier sur RMC dans sa chronique l’embarras de ses amis du microcosme. Certes, « le FN concourt normalement au jeu électoral », « on ne peut pas le qualifier d’antidémocratique. » « En revanche, le FN est un parti (…) dont le discours sur la préférence nationale jure très nettement avec nos principes républicains. » De ce point de vue, le FN est différent, volontairement en marge du système politique traditionnel. » Une différence qui justifie justement pleinement qu’il puisse se présenter aux suffrages des électeurs, si tant est d’ailleurs que la volonté de défendre les Français d’abord « jure très nettement avec (les) principes républicains » comme l’affirment assez abusivement M. Gattegno et les partis de l’Etablissement.
C’est dans cette situation que Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch ont accepté aujourd’hui l’invitation qui leur a été faite de se rendre à l’Elysée pour les vœux de Nicolas Sarkozy aux parlementaires, « tradition républicaine oblige ». « Avant, Jacques Chirac s’arrangeait pour ne jamais recevoir les élus du Front national. Sarkozy est plus courtois de ce point de vue là…», a rappelé Bruno Gollnisch qui a précisé que cette présence frontiste a un sens. « Nous n’allons pas faire la manche mais nous allons faire passer un message », a-t-il déclaré, « interpeller nos adversaires politiques, on parlera avec les autres élus. D’ailleurs, il y en a déjà beaucoup qui nous parle, vous seriez même surpris» a-t-il confié.
« Tout le monde sait que ce système de publicité des parrainages est absurde. On assiste aujourd’hui à une véritable grève des maires qui ont peur de mécontenter l’intercommunalité, les préfets, etc., » a ajouté Bruno Gollnisch avant d’avertir solennellement : « Si Marine n’obtenait pas ses parrainages, ce serait gravissime pour la démocratie, et nos électeurs auraient alors à cœur de sanctionner le pouvoir »…