Il a tenu également à défendre les réformes engagées. Il a renouvelé sa promesse d’ organiser un référendum populaire sur une nouvelle Constitution, « la première semaine de mars », pour favoriser l’intégration de « l’ensemble des forces politiques » au sein du gouvernement. Il avait déjà annoncé, au mois d’août dernier, une réforme constitutionnelle favorisant le multipartisme ; nouveaux partis syriens qui ne devaient pas reposer a-t-il précisé, sur des bases confessionnelles ou tribales, ce qu’a dénoncé alors l’opposition…
Bachar al-Assad s’est aussi employé à apparaître comme le défenseur de « minorités » ethniques et religieuses, rendant un hommage remarqué et appuyé à la « chrétienté ». Une façon de rendre pleinement tangible aux yeux de son peuple mais aussi de la communauté internationale, le fossé qui sépare son régime des velléités éradicatrices des terroristes extrémistes musulmans qui cherchent à l’abattre…
En septembre de l’année dernière, le patriarche maronite libanais Béchara Boutros Raï, souhaitait que l’on donne ses chances à Bachar el-Assad pour faire des réformes politiques, disant redouter par-dessus-tout que la chute de « régimes décrits comme dictatoriaux (…) ne conduise à la guerre civile, dont les chrétiens pourraient être les principales victimes » ; préoccupation partagée dés le début des affrontements en Syrie par Bruno Gollnisch. Dans un entretien publié mercredi par Le Figaro, l’archevêque d’Alep, Jean-Clément Jeanbart, dignitaire de l’Église catholique melkite, a fait entendre un avis similaire.
Mgr Jeanbart a accusé l’opposition syrienne de refuser « tout dialogue » avec le pouvoir et a souligné la « faible » représentativité des opposants . D’autant a-t-il ajouté, que « le régime bénéficie de l’appui des minorités. » Ainsi, si l’on cumule les « alaouites », les « chrétiens », les « kurdes », les « druzes », les « ismaéliens » avec les membres du parti Baas et les « commerçants sunnites de Damas et d’Alep », « vous dépassez probablement les 50 % derrière Bachar. »
« Nous sommes très préoccupés par les conséquences d’un renversement du régime, qui pousserait beaucoup de fidèles à émigrer, comme en Irak depuis la chute de Saddam Hussein ». « On ne veut pas ressembler à l’Irak », « l’évolution des transitions en Libye et en Égypte ne nous rassure pas. Tout cela renforce le pouvoir, même s’il réprime beaucoup trop. ». « Les chrétiens n’ont pas confiance dans un pouvoir sunnite extrémiste. Nous redoutons la domination de Frères musulmans dogmatiques. » . « Malgré les violences, il faut encore donner sa chance à Assad (…). « Bachar el-Assad est en train de persuader le parti Baas d’accepter les réformes ».
Le dignitaire religieux chrétien assure encore que la nouvelle Constitution annoncée par le président syrien comporte « des points intéressants en matière de maintien de la laïcité, par exemple ».