C’est à Laurent David Samama que BHL a confié le soin de diriger la campagne « Chaque jour une idée pour faire baisser le Front National ». Car écrit M. Samama, avec une émotion qui serre le cœur de nos compatriotes frappés par la crise, il s’agit de conjuguer « la crainte de voir un Front National en totale rupture avec nos valeurs réaliser un nouveau score important lors des prochaines élections présidentielles» -au pluriel s’il vous plaît! Il évoque encore « la crainte d’une toujours plus grande propagation de la nouvelle peste brune à travers l’Europe. Après la Suisse, la Finlande, la Hongrie et les Pays-Bas, la France ne doit pas être la prochaine sur la liste des pays ayant donné un blanc-seing à l’extrémisme. » Mi Torquemada, mi Nostradamus, Laurent David ajoute : « Ni Marine Le Pen, ni le Front National ne passeront en Avril-Mai 2012 ! »
Dernièrement M. Samama, décidemment en pleine pulsion éradicatrice, s’était illustré en réclamant quasiment la démission et en apostrophant violemment Delfeil de Ton du Nouvel Obs, un chroniqueur anar de gauche, anti-FN, mais de talent et qui a une vraie liberté de ton. Ce dernier avait eu le front de dire du bien de Marc-Edouard Nabe, lequel a le mauvais goût d’être un vrai écrivain et de tirer à boulets rouges sur la médiocre prose de BHL et les piètres idoles du microcosme. Quant au dernier livre de Nabe sur DSK, très décoiffant et torrentiel, que Jean-Marie Le Pen avait évoqué dans Les Inrocks, il est certes réservé à un public averti et pas aux chaisières de La régle du je(u)…
Hier sur France Inter, BHL, philosophe-journaliste-enquêteur pipo(le) abonné aux approximations et aux lourdes erreurs historiques– du « Testament de Dieu » à l’inénarrable « De la guerre en philosophie » et sa fameuse citation de Jean-Baptiste Botul sorti tout droit de l’imagination fertile de Frédéric Pagès, le choix est vaste! – a parlé de lui à la troisième personne. « Bernard-Henri Lévy roule contre le scandale d’une Française qui va salir la France en allant danser à Vienne avec les néonazis » a-t-il clamé avec ce ton sentencieux et indigné qu’on lui connaît.
Raccourci qui ne résiste guère à l’examen, alors que toute les menées de BHL constate Bruno Gollnisch corroborent assez exactement cette déclaration qu’il a faite et qu’il n’a jamais reniée : « Je suis un cosmopolite résolu. J’aime le métissage et je déteste le nationalisme. Je ne vibre pas à la Marseillaise. J’espère que le cadre national sera un jour dépassé. » A chacun ses règles, mais celles de BHL et consorts sont bien éloignées des vœux des Français et de notre génie national.