Déjà sévèrement étranglés, un nouveau tour de vis a été donné aux salariés grecs qui ont vu leurs revenus dégringoler depuis deux ans –les salaires nets ont reculé en moyenne de 14,6 %, et de près de 30% dans le secteur touristique-, avec une nouvelle baisse des salaires de 22% des employés du privé, de 32% pour les moins de 25 ans, via notamment une diminution du Smic, la suppression dans l’année de 15.000 emplois publics et des coupes sur certaines pensions de retraite…
Les deux principaux partis du système qui détiennent à tour de rôle les clés du pouvoir depuis le chute de la Monarchie en 1973, le Pasok (socialiste) et Nouvelle Démocratie (droite), les écuries respectives des familles Papandreou et Caramanlis, ont donc imposé les vœux de l’UE et du FMI. Mais plus de quarante députés ont refusé d’obéir à la consigne de leur parti et ont été exclus de leur groupe. Nouvelle Démocratie ainsi perdu le quart de ses effectifs. Le parti de droite nationale, le Laos, qui avait appelé ses 16 députés à voter « Non » et qui avait quitté le gouvernement d’union nationale le 10 février pour s’opposer aux nouvelles mesures d’austérité, a exclu deux de ses députés parce qu’ils avaient voté en faveur du mémorandum.
Certes, Athènes paye aussi ici des décennies de gabegie et de comportements ubuesques qui se sont prolongés jusqu’à cette crise, pays où 35 % de l’économie fonctionne au noir. Au nombre des aberrations grecques, son fonctionnariat pléthorique qui absorbait 40 % de la dépense publique (32 % des salariés ), un départ à la retraite fixé officiellement à 61 ans, mais que l’on pouvait prendre à 55, voire à 40 ans. En Grèce, rapportait Le Figaro il ya quelques mois, 7 fonctionnaires sur 10 ne travaillaient pas ( !) mais percevaient des primes, par exemple pour « savoir se servir d’un ordinateur » et les douaniers une autre prime quand ils arrivaient » à l’heure au bureau… » « La plupart de ces primes échappaient à l’impôt et doublent parfois le salaire des fonctionnaires sur 14 mois ! » Cela ne pouvait pas durer éternellement…
Nous l’évoquions en juin dernier, tout le monde sait que la Grèce sera incapable de faire face au remboursement de sa dette, notamment en l’absence de rentrées fiscales conséquentes, de croissance forte, et d’amélioration de sa productivité pour exporter. Aussi, « d’après les experts honnêtes, (Marc Fiorentino) il n’y a qu’un seul moyen : qu’elle abandonne l’euro, retrouve la drachme ». « Ce qui entraînerait l’équivalent d’une dévaluation de 30%. Jadis, c’est ainsi que les Etat se tiraient du mauvais pas où leur laxisme les avait menés (…). »
Comme l’ont soutenu de longue date le FN et Bruno Gollnisch, le problème c’est que l’Union ne se satisferait pas d’une telle solution, principalement Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Elle entraînerait la disparition de l’euro auquel ils tiennent pour des raisons politiques, idéologiques, même si c’est un fiasco économique et financier » . L’Union se déliterait dans la foulée, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, voire l’Italie, suivraient l’exemple grec… »