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Christine Boutin, cinquième roue du carrosse

Il y a quelques semaines Christine Boutin,  faisait part de son exaspération (compréhensible !) devant les difficultés qui étaient les siennes  à  recueillir les parrainages pour être candidate à la présidentielle. «  Tout est bloqué disait-elle l’UMP, l’Elysée, tout le monde a bloqué, ce qui est absolument stupéfiant ». Aussi avait-elle menacé Nicolas Sarkozy de lâcher sur lui « une bombe atomique » durant la campagne si elle n’obtenait pas les 500 signatures nécessaires. Bombe atomique remisée au rayon farces et attrapes par la  présidente du groupuscule co-fondateur de l’UMP, Parti-Chrétien Démocrate (en fait elle envisageait  paraît-il une  « grève  de la  faim »  !), qui a annoncé hier soir sur TF1 qu’elle ralliait la candidature Sarkozy. Un autre abandon est d’ailleurs  programmé cette semaine, celui d’Hervé Morin.

Comme le ridicule ne tue pas, Mme Boutin, a expliqué son souhait de rejoindre le président de la République-candidat, « pour faire gagner la France », puisque ce dernier s’est …rallié à ses vues sur « le mariage homosexuel » ou « l’euthanasie ». Dans les faits, abonnée aux (copieux)  plats de lentilles (de caviar serait d’ailleurs une image plus juste) que le Système réserve aux siens, Mme Boutin a échangé au cours d’un récent entretien avec M. Sarkozy , un appel à voter en sa faveur susceptible d’abuser quelques centaines de milliers de catholiques,  contre des places pour  ses proches et une petite  visibilité dans la campagne sarkosyste. Et pourquoi pas, « si ça veut rire »,  une énième « mission sur la mondialisation », du genre de celle que  lui avait octroyé le chef de l’Etat et  qui lui  avait assuré à  un très confortable salaire…

Tout le monde le sait et c’est un objet récurrent de raillerie,    Mme Boutin est habituée à jouer une manche dans la majorité, une autre  dans la fausse opposition,  au gré de ses intérêts,  pour toucher alternativement les dividendes de son positionnement. Une navette assez grotesque qui fait qu’elle n’a jamais  pesé en quoi que ce soit sur l’orientation politique de l’UMP  depuis 2002. Une belle propension à avaler toutes les couleuvres en se dissimulant derrière quelques déclarations furibardes…aussitôt oubliées par tous  car inséparables  du rôle qui lui a été attribuée.

Ce ralliement de Mme Boutin, qui ne décollait pas dans les sondages, lui évitera donc l’humiliation d’une score infinitésimal, y compris au sein de l’électorat catholique. Le sondage  TNS-Sofres pour Le Pèlerin et le Centre Sèvre paru en janvier sur le vote des   6 à 7 millions de Français catholiques pratiquants réguliers ou occasionnels  a fait l’effet d’une  douche froide sur la présidente du PCD. Ainsi, au premier tour de l’élection présidentielle, il était indiqué que plus d’un croyant sur cinq (21%)  voteraient  Marine Le Pen. Dans le détail, les « pratiquants réguliers » étaient  15% à se reconnaître dans le programme du FN, 19% chez les « pratiquants occasionnels », 22% chez les « catholiques non pratiquants. »

Christine Boutin  avait indiqué il y a déjà plusieurs mois  qu’en cas de « danger » d’une qualification de la présidente du FN  au second tour, elle appellerait à voter Sarkozy dès le premier. C’est donc chose faite  alors même que le programme frontiste comme le souligne souvent Bruno Gollnisch,  est certainement celui qui est le plus proche de la doctrine sociale de l’Eglise. Mais Mme Boutin ne s’embarrasse pas de ce genre de détails, ce qui lui importe c’est de garder son rond de serviette à la table de la nomenklatura et de toucher ses trente deniers. Quitte à ne pas vomir les tièdes, autant que cela  rapporte.

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