Il y a 25 ans, Coluche était allé voir Jacques Delors, alors Président de la Commission, pour lui demander son soutien pour les « Restos du Cœur ». Par souci de son image, la Communauté européenne avait accepté de mettre à disposition d’organisations caritatives une partie des stocks agricoles dont elle disposait afin que celles-ci puissent distribuer des repas à ceux qui, victimes déjà des politiques de Bruxelles, n’avaient plus les moyens de se nourrir. Elle s’achetait une conscience à bon compte.
Aujourd’hui, cette aide représente 500 millions d’euros. C’est dire à quel point la pauvreté a explosé. Mais le démantèlement systématique de la politique agricole commune a mis à mal les stocks, et, crise économique aidant, certains Etats membres ont souhaité faire des économies sur un poste budgétaire qui ne représente pourtant qu’une infime partie des 150 milliards du budget européen. Saisie, la Cour de Justice de Luxembourg a voulu supprimer 80 % de l’aide.
Cette décision a soulevé un tel tollé dans l’opinion que nous nous retrouvons aujourd’hui à voter le prolongement pour deux ans de ce dispositif, sans aucune assurance de sa pérennité au delà de 2013. Cela ne suffit pas à régler le problème ! Pour nous qui avons voté en faveur de cette aide, ce n’est qu’un pis aller.