L’Union européenne a décidé que l’agriculture était un secteur comme les autres, qui devait être soumis aux aléas du marché mondial. C’est pourquoi elle a décidé de supprimer les quotas laitiers, qui pourtant aidaient à réguler le marché du lait et à soutenir si peu que ce soit les prix payés aux agriculteurs, à l’heure où de grands pays producteurs souhaitent au contraire que le lait soit considéré comme un produit stratégique et, comme tel, soustrait aux accords de l’OMC.
La solution qu’elle a trouvée, pour remplacer cette régulation honnie : la contractualisation des relations entre des associations de producteurs et les laiteries. Or, cela ne résout absolument aucun des problèmes du secteur, du moins au niveau des agriculteurs. Elle ne garantit ni les prix qui leur seront payés, ni le renforcement de leur position dans les négociations avec les grands groupes laitiers, ni même leur survie. Faite et pensée pour les industriels de l’agro-alimentaire dans une logique financière, elle mènera, de l’avis de l’immense majorité des professionnels, à une concentration de la production dans d’immenses installations industrialisées, implantées dans des régions faciles d’accès, aux dépens des exploitations enracinées et de taille modeste. Et ce sans aucun avantage pour les consommateurs. Nous avons donc voté contre ce rapport.