« De leur côté, les créanciers privés ont accepté un effacement de dette sans précédent, selon les termes de Jean-Claude Juncker, avec une perte de 53,5% sur leurs titres adossés à la dette grecque. L’effort des banques permet ainsi d’effacer 107 milliards d’euros de dette, selon l’Institut international de Finance (IIF).
L’Afp relate encore la satisfaction de Mario Draghi. «C’est un très bon accord» a dit le président de la Banque centrale européenne » tandis que le ministre français de l’Économie, François Baroin, « a lui aussi évoqué un «très bon accord, parce qu’il permet de répartir équitablement le fardeau entre la partie européenne et la partie grecque, entre la partie publique et la partie privée».
Comme le notait Nicolas Bonnal dans Les Quatre vérités vendredi dernier avec un sens du raccourci aussi juste qu’assassin, « Si j’ai bien compris ce qui se passe en Grèce: on leur demande de licencier les fonctionnaires et de payer tout le monde 500 euros par mois (dans un pays où la vie est chère comme à Paris), pour leur prêter (des milliards d’euros) que l’on sort d’on ne sait où, via le jeu de cartes du Goldman boy Draghi. On se moque de qui ? Mais le public aime ça. »
Dans Tocqueville magazine, Michel de Poncins notait hier « qu’il ne fallait surtout pas aider la Grèce. En l’aidant les politiques européens ont enfoncé et la Grèce et l’Europe. Si elle n’avait pas été aidée, elle aurait fait défaut depuis longtemps. C’est arrivé à d’autres pays lesquels ont brillamment rejaillit de leurs cendres. »
Il relevait encore que « cet assassinat du peuple grec » « est organisé et, même, célébré par un groupe de gens hétéroclites, sous le vocable imprécis et abusif de communauté internationale . Ses membres ont toutefois des points communs, le plus important étant leur adhésion à la démocratie, ce qui ne les gêne pas du tout pour bafouer la démocratie grecque à l’occasion de ces terribles évènements ».
Et de noter que cette rallonge, -« peut-être pas la dernière »- déversée sur la Grèce est constitué « d’argent qui n’existe pas et (qui) est créé ex nihilo pour les besoins de la cause. Ces milliards quels qu’ils soient sont des prêts ; le pays exsangue se ficelle donc par des intérêts condamnant tout effort de redressement. Les prêteurs, États ou Europe, auront de faux bilans avec à leur actif des créances pourries aussitôt que nées. »
Les coupables de ce désastre ubuesque sont connues est il encore indiqué, et M de Poncins identifie les même personnages et structures que nous dénonçons depuis des mois dans ce dossier. A savoir « les politiques grecs qui au sommet appartiennent à quelques familles ennemies-amies se partageant le pouvoir depuis des lustres et exploitant le pays au profit de leur clan » -voir notre article en date du 13 février.
Bien sûr, l’UE et le FMI sont aussi largement responsables ; « ce FMI, sous la direction de DSK, a bâti une méthode d’intervention qui a eu des effets médiocres et parfois désastreux dans beaucoup de pays faisant appel à lui. Christine Lagarde a suivi sans barguigner les mauvaises pratiques de DSK ! » Quant à « L’Europe » avec, à sa tête, le couple franco-allemand, elle porte une lourde responsabilité.
Car au-delà des « prétextes invoqués », « le principal (étant) que l’Europe ne puisse admettre qu’un pays de la zone euro (…) fasse défaut, quelque soit l’immensité des dettes créés par les prédateurs locaux », les Grecs et les autres peuples européens sont victimes dans cette affaire « de la fausse idéologie européenne. » « La doctrine officielle est qu’il faut sauver l’euro, lequel n’est qu’un appendice de l’édifice européen ; lors de la création de cette monnaie unique maints analystes avaient prévu qu’elle était vouée à l’éclatement et nous n’en sommes pas loin. »
Car au-delà de la volonté de « sauver la Grèce » se profile des intérêts qui ne relèvent pas des pures questions économiques mais de l’idéologie mondialiste : « derrière l’euro se profile l’objectif fondamental de sauver l’Europe. Selon la propagande, l’édifice européen, qui n’en finit pas de se bâtir, serait l’horizon indépassable d’un continent de 500 millions d’habitants. » Edifice qui est pourtant contraire au vrai génie de notre civilisation européenne ; superstructure bruxelloise qui dans l’esprit de ses concepteurs et défenseurs actuels a souvent rappelé Bruno Gollnisch, n’est qu’une étape sur le chemin d’une gouvernance mondiale qui précipiterait définitivement la mort de nos identités et souverainetés particulières.