Le tollé suscité par ce constat de Marine et du FN, notamment les dénégations maladroites de Claude Guéant, de Nicolas Sarkozy ce matin en visite à Rungis, ou du calamiteux ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, sont révélatrices du climat hypocrite dans lequel nous vivons.
Sur RTL hier, « Jean-Paul », « boucher en Grande distribution », expliquait qu’il recevait de la viande étiquetée halal, qu’il revendait en non halal . « Que voulez-vous qu’on fasse ? Les Musulmans mangent principalement les avants de bœufs. Donc qu’est-ce qu’on fait de l’arrière ? On le met à la poubelle ou on le met dans le circuit normal ? (…) Business is business ».
« En Ile-de-France, il n’y a plus un seul abattoir qui ne soit pas halal. Toute la viande consommée en Ile-de-France est exclusivement halal sans que les consommateurs en aient connaissance » expliquait pour sa part Marine. Dans un courriel reçu hier, « Mohammed », un internaute sympathisant du FN, indiquait de son côté que « la communauté musulmane n’est pas responsable de la politique commerciale pratiquée par les abattoirs…qui ne sont pas présidés par des personnes de confession musulmane. »
« Ce sont les trois abattoirs d’Ile-de-France même qui ont décidé de pratiquer un abattage rituel afin d’élargir leur profit poursuivait-il.Les raisons économiques sont les suivantes:On saute un process dans la chaine de production qui est l’étourdissement de la bêtes, cela évite de créer une chaîne de production supplémentaire (un coût en moins), et cela élargit leur clientèle… »
Le site de l’hebdomadaire Marianne a interrogé plusieurs experts qui confirment le caractère systématique de l’abattage selon les coutumes mahométanes. « Selon Gilbert Mouthon, professeur à l’Ecole Vétérinaire de Maison Alfort (94) et expert auprès des tribunaux, pour des raisons économiques, tous les animaux abattus en Ile-de-France le sont selon les techniques halal. Et le phénomène est en train de gagner toute la France, où on estime que 80% des moutons sont abattus selon les méthodes halal ».
« Le principe est simple : des dérogations – légitimes – ont été accordées pour permettre les abattages rituels, halals et cascher, à des moments clairement identifiés. Or ces méthodes présentent bien plus de risques sanitaires que les méthodes conventionnelles, très codifiées. Ce qui implique, pour les abatteurs, une fois ces moments réservés aux pratiques rituelles passées, d’arrêter les chaînes d’abattage pour les nettoyer et les désinfecter. Ce que de moins en moins de professionnels se résolvent à faire, préférant généraliser les pratiques rituelles et augmenter leurs profits. »
Le risque sanitaire n’est pas mince en effet. Dans un communiqué du 16 juin dernier, la Fondation Brigitte Bardot rappelait qu’en novembre 2010, sept organisations françaises de protection animale avaient alerté les autorités « sur les risques sanitaires graves dus à la présence de germes d’origine digestive, comme les E. coli, présents dans les steaks hachés. »
Et de citer la déclaration de Pascale Dunoyer, Chef du bureau des établissements d’abattage à la Direction Générale de l’Alimentation, dans le bulletin de l’Académie Vétérinaire de France : «Des pratiques liées à la mise en œuvre du rituel d’abattage peuvent avoir des conséquences en termes de salubrité et de sécurité des carcasses. Nous pouvons citer à ce titre le tranchage de la trachée et de l’œsophage qui peut provoquer le déversement du contenu gastrique (voire pulmonaire) sur les viandes de têtes, de gorge et de poitrine».
Selon la Fondation Brigitte Bardot (janvier 2011) plus de 60% des ovins-caprins, 28% des gros bovins et 43% des veaux seraient ainsi abattus sans étourdissement (toutes religions confondues), alors que les pratiquants musulmans et juifs ne représenteraient ( ?) environ que 7% de la population française »…
En octobre 2006, nous évoquions déjà un article paru dans le magazine Terres de Bourgogne consacré au « marché des produits halal en plein essor », qui indiquait qu’au niveau européen le marché de la viande halal se situait aux alentours de 15 milliards d’euros, dont trois milliards d’euros pour la France. Une expansion favorisée chez nous aussi par le positionnement sur ce créneau de marques comme Socopa, Charal, Bigard, Doux ou Labeyrie. « Dans l’Hexagone, les consommateurs musulmans représentent entre 10 et 15% de la consommation bovine, ovine et avicole nationale, soit à peu près 400 000 tonnes par an ».
Selon Florence Bergeaud-Blackler, sociologue à l’unité d’anthropologie de l’université d’Aix-Marseille, « En fait, c’est la troisième génération issue de l’immigration maghrébine et subsaharienne qui promeut la consommation halal», pour laquelle elle a «un attachement très fort, paradoxalement encore plus fort que chez leurs parents. » Hassan Bouod, patron d’une entreprise agroalimentaire à Marseille, ne dit pas autre chose : » « Notre jeunesse est très fière d’acheter halal et a envie de consommer ce type de viande, c’est psychologique…»
Certes, constate Bruno Gollnisch, les interdits religieux librement acceptés, notamment alimentaires, relèvent d’un choix personnel, privé, que notre République religieusement neutre, n’a pas à juger. On peut cependant s’interroger sur le fait de savoir si cet essor du marché halal, dont la consommation tend à s’imposer dans l’espace public, traduit un échec de l’assimilation à la culture française, qui peut être plus qu’ailleurs, passe aussi chez nous par « l’assiette ». Ou si l’essor en question matérialise tout simplement la poursuite de l’immigration de peuplement…une « immigration nécessaire » a expliqué encore dimanche Nicolas Sarkozy à Marseille pour son premier grand meeting de campagne…
Car au-delà même de l’islam, c’est l’identité française dans son ensemble qui s’efface sous le poids d’une politique de substitution de population, d’une immigration planétaire qui transforme elle aussi la physionomie de notre pays. Le 22 avril c’est de cette question primordiale là dont les Français devront (aussi) s’emparer dans les urnes.