Mais plus c’est gros, plus ça passe ( ?) : pour faire oublier les nouveaux chiffres du chômage ( 9,4% de la population active en France métropolitaine contre 9,3% au trimestre précédent, au sens du BIT), Nicolas Sarkozy a promis, divine surprise à quelques semaines du premier tour, que le groupe sidérurgique Arcelor Mittal allait investir maintenant 17 millions d’euros (en réalité deux millions….) pour redémarrer le second haut-fourneau du site en sursis de Florange (Moselle). Un mauvais tour de passe-passe qui n’offre aucune garantie aux salariés. Les coups de téléphone du chef de l’Etat à ses amis du monde de la finance pour colmater provisoirement les brèches sous le feu des médias, ne font pas pour autant une politique cohérente susceptible de répondre aux défis de la mondialisation.
Preuve du rejet grandissant du Système UMPS, Brice Teinturier, de l’institut Ipsos, analysait aujourd’hui que dans l’hypothèse d’une absence de la candidate frontiste de la présidentielle, « une partie extrêmement importante des électeurs de Marine Le Pen, soit environ 40 %, n’irait pas voter ». « Une absence qui ne ferait donc pas les affaires de M. Sarkozy pour le second tour, car la réserve de voix serait épuisée », a encore commenté Jean-Daniel Lévy, de Harris Interactive. Mais nous n’en sommes pas là !
Sur le site du quotidien Les Echos, Guillaume Tabard se veut affirmatif : «Marine Le Pen (…) aura-t-elle les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle ? Oui, elle les aura. En tous cas, elle a maintenant la certitude de les avoir. Si elle en était effectivement très loin lorsqu’elle a sonné le signal d’alarme, le rythme des promesses s’est accéléré : plus d’une dizaine par jour depuis deux semaines. Hier matin, ils en étaient à quelque 460, donc la barre des 500 sera franchie. »
Jean-François Jalkh, Délégué général du FN et président de l’association du Comité Marine Le Pen 2012 (CMLP 2012) a déposé hier matin les premiers parrainages (« présentations ») d’élus en faveur de Marine Le Pen au Conseil constitutionnel. « Il n’y en avait pas 500 dans l’enveloppe » a-t-il cependant précisé au Point.fr.
Le site de l’hebdomadaire indique à son tour que « dans l’entourage de Marine Le Pen, on se dit tout de même confiant dans l’obtention des 500 parrainages d’élus. » Confiance toute relative précisons-le, puisque si Marine a rappelé ces derniers jours que si fort heureusement les promesses continuaient à être « récoltées », les efforts doivent être poursuivis pour atteindre le nombre nécessaire mettant à l’abri de toute mauvaise surprise. Invitée au journal de 20 heures sur France 2 ce soir, Marine a indiqué qu’elle fera à cette occasion « un bilan très précis du nombre de parrainages qui sont en (sa) possession. »
Pour la présidente-candidate du FN, analyse pour sa part Guillaume Tabard, cette obtention des signatures « change tout car cela devrait lui permettre de redémarrer une campagne qui tournait au ralenti faute de temps mais aussi faute d’argent. Faute de temps, car toute l’énergie des équipes du FN était accaparée par la recherche des signatures. Et faute d’argent, car tant qu’il n’était pas certain qu’elle puisse être candidate, les banques refusaient de lui accorder des prêts. C’est ce qui l’avait conduit, par exemple, à annuler des meetings » précise-t-il justement. Encore que le grand dévouement des militants a permis d’ores et déjà de relayer, de donner une réelle visibilité sur le terrain à la campagne lepéniste.
Alors qu’un sondage BVA réalisé fin janvier relevait que sept Français sur dix sont favorables à ce que la candidate du FN dispose des signatures nécessaires, cet article cite aussi son directeur de la campagne, Louis Aliot, qui relève qu’ «un certain nombre d’électeurs se sont éloignés parce qu’ils pensaient que Marine ne pourrait pas être candidate ».
Or, il est indiqué que Marine aborde la deuxième étape de sa campagne avec de bonnes perspectives. Et sur une bonne lancée pour attaquer la toute dernière ligne droite qui démarrera le 19 mars, trois jours après le dépôt définitif des signatures au Conseil constitutionnel, qui marquera le début de la campagne officielle et de l’égalité des temps de parole des candidats dans les médias.
Marine est-il expliqué « entend continuer d’occuper le terrain économique. Pour une raison simple, dit-elle : l’emploi et le pouvoir d’achat sont les priorités des Français. »Elle peut aussi raisonnablement tabler pour élargir son audience sur les 11 millions d’électeurs vivant en milieu rural (dont de nombreux néo-ruraux ayant fui l’insécurité des banlieues et la flambée des prix du logement dans les centres-villes ) sensibles à son projet présidentiel, confrontés notamment à la paupérisation des services publics, ou encore à la hausse vertigineuse du prix de l’essence, à la politique de persécution des automobilistes.
Autant d’éléments qui conduisent dans leur for intérieur les adversaires de l’opposition nationale à ne pas vendre la peau de l’ours FN avant de l’avoir tué, d’autant que les accidents de chasse sont nombreux…