Vous l’aurez compris, en maintenant une forte pression sur les élus pour qu’ils ne délivrent pas les fameux sésames, l’UMP a réussi à handicaper fortement notre candidate, au moment même ou l’énorme puissance financière de l’UMP se mettait en branle au service de Nicolas Sarkozy…et des intérêts qu’il représente.
Invitée de BFMTV ce matin , la porte-parole de ce dernier et militante antinationale Nathalie Kosciusko-Morizet, a fait entendre toujours le même disque, peu ou prou celui que l’UMPS ressort à chaque fois de ses cartons quand le FN tire la sonnette d’alarme sur la dérive antidémocratique du système des parrainages. Pour dédouaner son camp de ses turpitudes la pasionaria bobo a donc évoqué « la plus vieille série de la vie politique française », « le sketch des signatures » qui serait joué par la présidente du FN . Cela trompera-il les Français ?
Ce n’est pas certain, pas plus que les sondages actuels reflètent les sentiments de nos compatriotes et les intentions de vote qui seront les leurs le 22 avril prochain, au moment ou selon l’enquête de mars de l’institut OpinionWay publiée aujourd’hui, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon ( !) caracolent en tête des « opinions favorables » avec respectivement 50% (+2) et 49% (+3).
Mais le sondage qui tend à accréditer que l’opération de racolage éhonté de l’électorat national par Nicolas Sarkozy fonctionne à plein est celui Ifop Fiducial pour Europe 1, Paris-Match et Public Sénat, réalisé après le meeting de Villepinte dimanche et publié ce mardi. Pour la première fois, le président sortant devance son rival socialiste avec 28,5% des suffrages (+1,5%) contre 27% à François Hollande (-1,5%). En troisième position Marine Le Pen obtiendrait 16% (-1) des voix, devant François Bayrou avec 13% (+0,5) et Jean-Luc Mélenchon à 10% (+1,5).
Frédéric Dabi, de l’Ifop a expliqué à l’Afp que le résultat de cette enquête représente « un tournant (…) mais un tournant nuancé puisqu’il marque la fin de ce qui était une exception sous la Ve République, à savoir un président sortant devancé au premier tour. C’est un peu un retour à la normale. » « Il marque la réussite, pour l’instant, de la stratégie de droitisation et d’assèchement de l’électorat du Front National suivie par Nicolas Sarkozy », a-t-il jugé, puisque « jamais Marine Le Pen n’a été aussi basse dans notre sondage ».
M. Dabi qui constate encore l’écart de neuf points en défaveur du candidat de l’UMP dans l’hypothèse d’un second tour face à M. Hollande, y voit aussi l’illustration « (de la) difficulté (de M Sarkozy) à obtenir de bons reports des électeurs qui votent pour François Bayrou et Marine Le Pen au premier tour. »
N’en doutons pas, les commentateurs et autres spécialistes avisés vont tout faire pour accréditer l’idée que le match est plié et que le duel final opposera forcément les deux candidats des deux branches du parti euromondialiste.
Pourtant affirme Bruno Gollnisch, la véritable campagne débute maintenant avec un FN psychologiquement rasséréné par l’obtention des parrainages, qui va pourvoir concentrer ses forces à la diffusion auprès des Français du projet de Marine Le Pen. Et ce, plus de quinze jours avant le début de la campagne officielle qui assurera à la candidate de l’opposition nationale la même visibilité médiatique que ses concurrents. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !