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« Censure », Liberté d’expression : le FN a (bien) raison

Un article publié aujourd’hui sur le site de la chaîne France 24 s’offusque de ce que « la conseillère pour la culture» de Marine Le Pen, Françoise Buy Rebaud, se soit prononcée pour la « censure »au détour d’un entretien accordé au site catholique Civitas. La censure évoquée par cette dernière consistant à protéger les plus jeunes de la déferlante « de la pornographie sur l’Internet et à la télévision ». Et cet article de croire ( ?) que cette réflexion a plongé « Marine Le Pen dans l’embarras » au motif que la présidente du FN a « un discours bien rodé sur la liberté d’expression en ligne » et que « son programme propose même l’abrogation de la loi Hadopi » !

Sur Twitter, Marine a précisé aux esprits mal intentionnés que le propos de Françoise Buy Rebaud « visait les logiciels de contrôle parental trop peu efficaces » sachant que « les filtres parentaux proposés ne sont pas suffisamment performants, notamment sur les nouveaux supports comme les smartphones ».

 Bref, la liberté défendue par le FN, comme le rappelle souvent Bruno Gollnisch, n’est pas celle des libéraux-libertariens ahuris, n’est pas celle du renard dans le poulailler ou du prédateur sexuel dans une cour de récréation !

 Liberté d’expression qui fait toujours l’objet de vifs débats dans notre pays comme l’ont prouvé les nombreuses tribunes et articles suscités par la décision du Conseil constitutionnel rendue le 28 février qui a déclaré non conforme à la Constitution la loi réprimant la contestation du génocide arménien. En conséquence de quoi celle-ci a été annulée et Nicolas Sarkozy contraint de revoir sa copie pour trouver un subterfuge…

 Le Bulletin d’André Noel notait à ce sujet que « s’il est vrai que la loi réprimant la contestation du génocide arménien est annulée (…) la décision de la haute juridiction (…) ne contient rien sur le génocide arménien en particulier ! Pas un mot ! Le nom  Arménie  et l’adjectif  arménien  ne s’y trouvent pas. Le terme  arménien  n’existe que dans l’intitulé de la loi d’origine parlementaire (…). »

 Beaucoup, plus largement en effet, le Conseil constitutionnel « (considère) qu’une disposition législative ayant pour objet de « reconnaître » un crime de génocide ne saurait, en elle-même, être revêtue de la portée normative qui s’attache à la loi (…) qu’en réprimant ainsi la contestation de l’existence et de la qualification juridique de crimes qu’il aurait lui-même reconnus et qualifiés comme tels, le législateur a porté une atteinte inconstitutionnelle à l’exercice de la liberté d’expression et de communication »

 Et « le Conseil, en répondant à la requête des députés et sénateurs contestant la loi, laisse tomber, d’emblée,  arménien  : « Considérant que les députés et sénateurs requérants défèrent au Conseil constitutionnel la loi visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi…  Génocides  est donc au pluriel. »

 Ainsi, « tandis que les parlementaires ne veulent considérer que le seul génocide arménien, le Conseil, lui, traite de tous les génocides reconnus par la loi. Or, dans nos lois, il n’y en a pas trente-six, il n’y a que celui des juifs. La haute juridiction ne pouvait guère faire autrement sinon elle aurait elle-même violé le principe constitutionnel d’égalité devant la loi en ne traitant pas de la même manière le génocide juif et celui des arméniens. »

 « Désormais, toute poursuite pour négation du génocide des juifs, pour  négationnisme  ou  révisionnisme , au nom de la loi Gayssot de 1990, sera donc immanquablement annulée si le mis en examen dépose un recours en exception d’inconstitutionnalité, comme la loi le permet désormais à tout justiciable. Le Conseil constitutionnel ne saurait évidemment se déjuger. »

 Sur le Blog de Pierre Assouline le 28 février -« Les lois mémorielles contre l’Histoire »- il était écrit qu’ « il serait temps de reconsidérer la question des lois mémorielles (toutes, sans exception) dans leur ensemble (…) » sachant que « l’article 9 de la loi Gayssot, établissant comme un délit la contestation de l’existence de crimes contre l’humanité, avait ouvert la boîte de Pandore en 1990. Depuis, on a légalement tenté d’y faire entrer Arméniens, descendants d’esclaves et anciens colonisés. En attendant les autres car il n’y a pas de raison que cela s’arrête, bien que le caractère anticonstitutionnel de ces lois ait déjà été dénoncé. »

 Faut-il rappeler que le FN, pour avoir, bien seul alors,  souligné cette inconstitutionnalité et dénoncé la loi soviétoïde du communiste Gayssot, fut voué aux gémonies et traîné dans la boue, avant d’être rejoint sur ce point ces dernières années par des centaines de chercheurs et d’historiens de tous horizons ? Décidemment,  il n’est jamais confortable d’avoir raison avant tout le monde, même quand la vérité sort (enfin) du puit !

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