J’ai voté contre celui des deux rapports de Monsieur Rangel qui approuve le fait que l’on n’ait pas convoqué de Convention européenne pour discuter du protocole sur les exceptions irlandaises au traité de Lisbonne, mais pas contre son rapport sur l’approbation du protocole lui-même.
Parce qu’en effet, il aurait fallu une Convention pour discuter des préoccupations légitimes de l’ensemble des citoyens face à la construction européenne actuelle. Il aurait fallu discuter du fond ultra-libéral et anti-social des politiques européennes gravées dans le marbre de ce traité. Il aurait fallu discuter du rôle de la Banque centrale européenne et du bilan de l’euro. Il aurait fallu rendre justice aux « non » des peuples français et néerlandais, dont les dirigeants n’ont pas cru bon de prendre en compte, eux, les préoccupations, leur imposant une copie de la Constitution européenne.
L’Irlande a réussi à sauver son droit de la famille, son système fiscal et sa neutralité militaire. On aurait aimé que Nicolas Sarkozy saisisse cette occasion pour commencer à mettre en œuvre la réforme de ce qu’il critique en Europe. Il ne l’a pas fait. C’est bien la preuve que ses promesses électorales sont, comme en 2007, essentiellement démagogiques.