Mais « il y a d’abord la dimension identitaire. Beaucoup de gens des campagnes refusent une certaine forme de négation du territoire, qu’ils perçoivent dans les politiques publiques et dans les discours des autres candidats. Il y a également la dimension sécuritaire. Même s’ils ne sont pas directement confrontés à l’insécurité, ils n’ont pas l’impression que le problème puisse être réglé par les politiques en place. Et ils n’ont pas envie que cette insécurité ne se déplace chez eux. »
Dans un langage plus direct et moins politiquement correct, « cette insécurité qui se déplace chez eux » a un nom et celui-ci est « immigration », qui est la cause première de l’insécurité. Le vote FN, Le Pen est donc appréhendé comme un moyen préventif de s’en protéger pour beaucoup de nos compatriotes. Bruno Gollnisch dans le magazine Lyon capitale, a rappelé aussi que « Les habitants des communes rurales sont attachés aux valeurs traditionnelles. il y a dans nos campagnes un sursaut, une volonté de survie de l’identité française. »
Pour ce qui est du déclin du vote national dans les centres urbains, Bruno a noté que « c’est peut-être parce que la bipolarisation y fonctionne plus. Les électeurs y ont voté le second tour avant le premier.» Mais la cause en réside également dans «la submersion démographique qui a fait son effet », les flux migratoire successifs qui conduisent à ce « qu’une population se substitue progressivement à une autre ».
Ce 22 avril, notait Le Monde, Marine a dépassé « 25 % des suffrages exprimés dans 59 circonscriptions et 30 % dans trois autres : la 3e du Vaucluse et les 11e – celle de Marine Le Pen – et 12e du Pas-de-Calais. Sur les 353 circonscriptions où Marine Le Pen dépasse 12,5 % des inscrits, elle se hisse en tête dans 23 d’entre elles, et en deuxième position dans 93 autres. Dans certains départements, le Front national devient pratiquement la deuxième force politique. »
Mais les difficultés ne sont pas à négliger et Bruno Gollnisch fait sien les propos de Andrea Massari sur le site Polemia qui dans son analyse du vote lepéniste du 22 avril -« Dix enseignements sur le premier tour de l’élection présidentielle de 2012 »- souligne que « les mécanismes de diabolisation et d’intimidation du Système sont toujours en place ». En effet, « en continuant à défendre la préférence (ou priorité) nationale, en refusant le droit du sol, en combattant les abandons de souveraineté à l’Union européenne, à l’OMC, à l’OTAN, en préconisant un protectionnisme raisonnable, (Marine) reste profondément politiquement incorrecte. » « C’est ce qui fait son intérêt pour ses électeurs. Mais c’est aussi ce qui la désigne comme une ennemie pour l’oligarchie financière et médiatique »
« Jusqu’ici chaque période post-présidentielle a été une épreuve pour le Front National » relève encore cet article. « Car au soir du premier tour les lampions médiatiques s’éteignent. Les caméras se braquent sur les deux seuls candidats restés en lice pour le second tour. Puis sur les cérémonies d’investiture du nouveau président et la constitution du nouveau gouvernement. Après un mois de diète médiatique les législatives arrivent avec un mode de scrutin particulièrement défavorable, d’autant que l’enracinement local du Front National est aujourd’hui très faible. »
« Certes, Marine Le Pen va tenter de changer la donne ». Le FN est pleinement conscient des obstacles qu’il rencontrera sur sa route, sa présidente, ses candidats savent qu’ils ont une rude bataille à mener dans les semaines à venir, qu’il s’agira d’entretenir la flamme et de mobiliser notre électorat pour ce troisième tour décisif.