Cette année, la célébration par l’opposition nationale de la Fête Jeanne d’arc (et des travailleurs français) ce 1er mai, prendra bien évidement une importance particulière puisque à cette occasion Marine Le Pen prononcera une allocution très attendue. Jean-Marie Le Pen la précédera à la tribune place de l’Opéra pour rendre hommage à la sainte catholique et héroïne nationale.
La présidente du FN se livrera en effet à une analyse de cette élection et donnera son éclairage sur le second tour qui opposera les deux candidats chouchous de Bruxelles... Pour ce que nous en savons, les électeurs patriotes du premier tour, si l’on en croit les sondages mais aussi les échos qui nous reviennent « du terrain », indiquent qu’ils sont assez partagés, soit qu’ils entendent ne pas choisir entre MM. Sarkozy et Hollande ou alors privilégier par défaut celui des deux qui apparait (en parole) comme le moins laxiste sur les questions migratoires…
Selon l’enquête de l’institut BVA publié aujourd’hui, 47% des électeurs de Marine (en baisse de 10 points par rapport à l’enquête précédente du 22 avril) ont l’intention de voter pour le président-candidat, 27% d’entre eux ne se prononcent pas. Selon le baromètre OpinionWay-Fiducial que nous évoquions le 25 avril, 59% des électeurs frontistes souhaitent un accord avec l’UMP avant les élections législatives de juin , 64% des électeurs de Nicolas Sarkozy seraient aussi favorables à cet accord.
M. Hollande justement, a refusé hier soir sur France 2 de répondre à la question sur le fait de savoir s’il pensait qu’il y avait trop d’immigrés en France. Ce vendredi matin sur RTL, le candidat du PS a redit qu’il n’entendait pas revenir sur le regoupement familial (première cause d’immigration légale), le droit du sol, les avantages sociaux accordés aux immigrés non européens. Il s’est contenté de juger « indispensable » une « limitation de l’immigration économique » en période de crise.
S’alignant également sur le parti sarkozyste, à la question « que feriez-vous encas de duel Front national-UMP? » M. Hollande a répondu en soulignant qu’à la présidentielle de 2002 il avait « appelé à voter Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen ». « Je ferai pareil si je suis dans ce cas de figure, moi je ne fais pas de distinction entre les républicains ».
Même son de cloche de François Fillon. Embarrassé, celui-ci avait jugé mardi dernier « stupides » et « contre-productifs » les propos de la sénatrice de Paris et ex-ministre Chantal Jouanno appelant à voter PS pour faire barrage au FN en cas de duel FN-PS aux législatives. Plus sévère, le patron des députés UMP, Christian Jacob, avait noté : « ça ne nous sert absolument pas. Dire que le problème de l’immigration n’existe pas quand on fait son marché dans le VIe arrondissement, c’est facile ! ». Ambiance…
Dans un entretien au quotidien Les Echos, le Premier ministre explique pourtant ce vendredi que son marché électoral reste lui aussi strictement cantonné au VIe arrondissement, qu‘il ne peut y avoir « le moindre accord entre le FN et la droite » en raison d’une « incompatibilité de valeurs. » Utilisant les mêmes mots que Benoit Hamon et Pierre Moscovici, il affirme ainsi que « Le FN prône le repli de la France sur elle-même, refuse d’accepter que la France est une nation d’intégration qui a été enrichie par le travail de générations d’étrangers et exclut toute solidarité européenne au moment où nos nations en ont le plus besoin »
Tout juste François Fillon a-t-il convenu que si l’électorat de l’UMP souhaite majoritairement une alliance avec le FN pour battre une coalition rose-rouge-verte en passe de détenir tous les pouvoirs, c’est parce qu’il existe « une frustration à voir que la gauche est minoritaire en France et qu’elle pourrait remporter » la présidentielle…
Enfin, alors que Marine demandait hier à MM Sarkozy et Copé d’indiquer « clairement » s’ils appelleraient à voter PS en cas de duels PS/FN au second tour des législatives -« Il y a deux personnes qui doivent évidemment s’exprimer sur ce sujet, c’est le président-candidat et le patron de l’UMP» précisait-elle – l’actuel locataire de l’Elysée s’est contenté de répondre hier sur France Inter que les candidats de l’UMP en position de se maintenir au second tour des législatives face à un candidat du Front national le feront.
Le secrétaire général de l’UMP a refusé lui aussi de répondre clairement à cette question. Jean-François Copé a répété ce vendredi sur Canal plus que « jamais il n’y aura d’alliance avec le Front National. Jamais. Ni alliance, ni négociations d’aucune sorte, ni discussions. »
Autant d’éléments à prendre en compte le 6 mai prochain pour faire son choix ?