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La France effacée, le peuple de droite méprisé

« On ne refait évidemment pas l’Histoire et celle de cette élection présidentielle est désormais écrite » note Philippe Randa dans sa dernière chronique.  Dans celle-ci,  il va à contre-courant de la plupart des analystes et des commentateurs, et surtout des dires de l’UMP, qui affirment que ce sont les méchants électeurs marino-frontistes, fatigués de tendre l’autre joue, qui sont les responsables de la défaite de Nicolas Sarkozy. Les analystes qui ont pignon sur rue se font d’ailleurs  plus discrets sur une des vraies raisons de la victoire de M Hollande. Il y a bien sûr, selon une étude du corps électoral menée par OpinionWay et Fiducial le 6 mai pour Le Figaro, le poids du vote des électeurs maghrébins, sensibles à la proverbiale « générosité » de la gauche. Ainsi, malgré le rigorisme moral qu’on leur prête, 93% des deux millions d’électeurs musulmans pratiquants d’après cet institut, ont voté pour le candidat socialiste; à 59% au premier tour et à 23% pour Jean-Luc Mélenchon et à 7% pour François Bayrou le 22 avril.

M. Randa explique lui que c’est le score catastrophique d’Eva Joly qui a aussi entraîné la victoire….de François Hollande. « N’importe quel autre candidat(e) présenté(e) par le courant écologiste aurait pu faire sans trop de mal (…) 3 à 4 % de plus que (Mme Joly) Ce qui aurait empêché François Hollande d’être en tête au Premier tour et l’aurait ainsi privé d’un avantage psychologique certain auprès des indécis dont beaucoup n’aiment rien tant que d’être certains de voter pour le vainqueur final afin de s’en glorifier auprès de leurs proches les jours suivants. Et un score écologiste plus élevé n’aurait pas été non plus sans conséquence sur ceux de Jean-Luc Mélenchon et de François Bayrou (…) ».

Certes, rapporte Marianne,  au vu de l’écart assez serré entre les deux finalistes au second tour, « le report des voix FN à hauteur de 55% n’a pas suffi à faire réélire Sarkozy. La mobilisation des abstentionnistes du premier tour n’a été que partielle. L’explosion du vote blanc qui touche un niveau historique, semble montrer que le vote blanc de Marine Le Pen a été imité par 25 à 35% de ses électeurs. »

Un constat partagé par Ivan Rioufol qui note cependant que « la droite est redevenue la plus bête du monde : alors que le pays est culturellement et sociologiquement à droite, la majorité vient de payer son incapacité à s’adresser au peuple perdu. Les principaux leaders de l’UMP, qui ont cru malin de faire la fine bouche devant l’électorat de Marine Le Pen et ses inquiétudes, sont coresponsables de l’échec de Nicolas Sarkozy (…), le candidat vaincu payant lui-même ses promesses non tenues en 2007. »

Et M Rioufol de raconter cette anecdote à l’occasion de son invitation par le chef de l’Etat à l’Elysée, le 6 mai 2011, en tant que membre de la délégation d’un club de réflexion. M Sarkozy avait alors exposé « les quatre sujets qu’il entendait décliner (lors de la campagne présidentielle) : la protection sociale, la revalorisation du statut des enseignants, les relations avec l’Allemagne, et Internet (…). M’étonnant qu’il ne dise pas un mot des problèmes liés à l’identité française et à l’immigration de peuplement, il avait expliqué qu’il entendait laisser à son ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, le soin de traiter ces sujets, visiblement subalternes pour lui. J’étais ressorti de cette brève (et unique) entrevue avec la sensation d’avoir eu en face de moi un homme aux préoccupations fluctuantes et déroutantes. C’est, me semble-t-il, ce sentiment qu’ont voulu exprimer ceux qui n’ont pas été convaincus par ses derniers discours à la gloire la France éternelle et de ses racines chrétiennes »

Sur le site Polemia, Michel Geoffroy relève,  avec des arguments partagés par Bruno Gollnisch,  que « ce n’est pas la gauche qui a gagné. C’est la droite qui a perdu ». « La première bêtise, la plus ancienne, est d’avoir délaissé la lutte des idées (…) après la victoire de la gauche en 1981 : elle n’a pas voulu comprendre que ce sont les idées qui mènent le monde, le monde politique en particulier (…).La droite n’a donc pas vu venir les nouveaux clivages culturels et politiques qui émergeaient en Europe et en France : le clivage identité/cosmopolitisme ; le clivage islam/chrétienté ; le clivage oligarchie/peuple ; le clivage souveraineté /mondialisme ; le clivage protection/libre-échangisme (…) ».

« La seconde bêtise a consisté à adopter l’idéologie de la gauche(…) La droite s’est donc réclamée des droits de l’homme, de la République et surtout du libre-échangisme mondialiste. Mais c’était un cocktail à la fois ringard et dangereux ! (…). »

« La troisième bêtise a consisté à tromper en permanence son électorat (…) La droite, elle, n’a cessé de tromper ses électeurs. Elle scénarise à chaque élection un duel à mort avec la gauche. Mais c’est ensuite pour cohabiter avec elle, pour faire entrer au gouvernement des ministres issus de la gauche au titre de  l’ouverture  ou pour en rajouter sur le politiquement correct. »

« La quatrième bêtise de la droite a été son incapacité à s’unir (…). La cinquième bêtise de la droite a consisté à se couper du peuple (…) La droite est au contraire devenue oligarchique à la fin du XXe siècle ! C’est-à-dire qu’elle perçoit le peuple français désormais comme un obstacle à ses projets et non plus comme un levier. En témoigne l’attitude de Nicolas Sarkozy faisant adopter par le parlement un traité européen que les Français avaient refusé par référendum ! (…) Elle s’est mise à courtiser les minorités et non à écouter la majorité. »

Puisse le peuple de droite en tirer les conclusions qui s’imposent dès les prochaines législatives !

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