Autre « pari » croit savoir la presse, élargir l’audience du FN et achever la dédiabolisation de l’opposition nationale en abandonnant le nom de notre Mouvement
Marine Le Pen a précisé que « ça n’est pas d’actualité ». « C’est un sujet qui sera discuté après les législatives. Si le grand Rassemblement Bleu Marine est un succès, nous discuterons de cela. », « si cet élargissement devient une réalité, c’est une réflexion que l’on aura », indiquait Marine Le Pen dans son entretien au Monde du 13 avril. Marine a souligné également qu’elle aurait peut-être de éléments à faire valoir en fonction du résultat des législatives. « Je suis absolument convaincue d’avoir des arguments qui susciteront une discussion intéressante ».
Louis Aliot a expliqué pareillement que ce débat n’était pas interdit . Président du comité de soutien de Marine à la présidentielle, candidat à la députation dans le Gard sous les couleurs du RBM, Gilbert Collard a déclaré Le 22 avril qu’« (il était) partisan de changer le nom du Front national ».
Interrogé par Europe 1 ce matin, Florian Philippot, le porte-parole du rassemblement Bleu Marine pour les législatives et lui-même candidat à Forbach, dans la sixième circonscription de Moselle, a indiqué que « le débat sur le changement de nom sera ouvert après les législatives » des 10 et 17 juin. « Mais cela se fera en concertation avec tous les adhérents, parce qu’un parti politique c’est une grande famille».
Une « grande famille » qui exprime des opinions diverses sur l’opportunité de ce changement. Le blog du Monde citait ainsi l’avis de cadres et militants frontistes bourguignons. « Nelly, une ex-secrétaire, aujourd’hui retraitée » indique : Moi, j’aimerais vraiment qu’on change de nom. Parce que Marine est très différente de son père. Florence, une enthousiaste recrue récente du parti, affirme : C’est évident qu’il faut changer. Tous les autres partis l’ont fait un jour. » « Philippe, garagiste et militant depuis cinq ans », est sur la même longueur d’onde : « Ce serait pas mal de rénover le nom, un nom plus jeune qui donne des couleurs, un nouveau sens. Ça fera la distinction entre son père et elle… »
A contrario François, est « contre » : « Je pense qu’il n’y a aucune raison de changer de drapeau pour faire plaisir à l’adversité. Il faut persévérer et ne pas céder sur ce qu’ils nous reprochent ». Candidat et cadre frontise Richard Jacob argumente également : « On a mis trente ans à être reconnu sur le plan politique et, comme ça, d’un coup de dé, on prendrait le risque de perdre cet acquis ? Désolé, mais c’est comme dans le mariage, c’est aux autres de prendre notre nom, pas à nous de changer ».
Réagissant le premier au vœu exprimé par Me Collard, Jean-Marie Le Pen avait été tout aussi catégorique: « Il n’y a pas de débat sur le changement de nom du Front National ». Il précisait être « un adversaire résolu de cette proposition que je considère comme absurde (…). Il n’y a que les boîtes en faillite qui changent de nom! ». « On fonde un autre parti quand on a fait faillite, pas quand on a du succès ! »
Interrogé sur ce point par Robert Ménard vendredi dernier, Bruno Gollnisch a posé les termes du débat : « Pour quel nom doit-on changer ? C’est périlleux le FN a été combattu par nos adversaires qui ont suscité des réflexes de craintes de peurs, voire de haine contre le FN. Je ne suis pas contre par principe, le but ce n’est pas le FN c’est l’intérêt de la France. »
« Mais je crois qu’il y a beaucoup de sacrifices qui ont été consentis par des gens du Front National et je pense qu’il est toujours dangereux d’abandonner une marque qui même si elle a été combattue, est aujourd’hui gratifiée par l’opinion publique d’avoir eu raison dans beaucoup de domaines et pas seulement dans le domaine de l’insécurité et de l’immigration mais aussi dans le domaine économique et financier… »