La principale vertu de ce rapport et de cette proposition de directive est de donner un signal politique au secteur financier, si peu taxé par rapport aux véritables activités productives et si peu satisfaisant lorsqu’il s’agit de faire son véritable métier : financer l’économie. Beaucoup d’orateurs ont dit ce matin que cela allait handicaper l’accès des entreprises aux financements qui leur sont nécessaires. Mais demandez à ces dernières si cela peut être vraiment pire qu’aujourd’hui !
En revanche, je doute que ce signal soit fort, vus la teneur des débats de ce matin et l’état de la question au Conseil.
Mais la dévolution de tout ou partie de cette taxe, si elle voit le jour, au budget européen est parfaitement inacceptable, tout comme une quelconque possibilité donnée à la Commissiond’adopter des actes délégués dans ce domaine. La possibilité que cette taxe, quelle qu’en soit la forme, ne s’applique pas à l’ensemble de l’Union européenne et notamment au Royaume-Uni est absurde. Et surtout, personne n’a soulevé le principal problème : la libre circulation sans entraves des capitaux au niveau européen et mondial, source de la financiarisation, de la spéculation et du « court-termisme » qui minent l’économie mondiale.
D’accord donc sur le principe mais dubitatif sur les modalités, je me suis abstenu.