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La fin de l’exception Zemmour ?

Une (petite) lucarne s’est ouverte ces dernières années laissant passer un peu d’air frais sous la cloche médiatique dans laquelle la pensée de gauche, européo-progressiste, cosmopolite et immigrationnniste reste ultra majoritaire. Un quatrième pouvoir abandonné aux marxistes au lendemain de la seconde guerre mondiale et qui est resté depuis aux mains des différentes déclinaisons de la pensée antinationale, sous sa forme mondialiste, altermondialiste ou internationaliste. Nous avons assisté cependant à l’apparition d’émissions dans lesquelles certains journalistes ont refusé le discours ronronnant politiquement correct, la langue de coton. Certains y ont vu la conséquence du tremblement de terre de 2002, la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, ou encore de la frontnationalisation du discours de l’UMP et de Sarkozy depuis 2007 qui en a résulté. Ce qui nécessitait de donner aux idées nationales au sens large un débouché médiatique, d’ouvrir « un sas ».

Eric Zemmour, qui comparaît d’ailleurs aujourd’hui devant le Tribunal correctionnel de Paris pour diffamation envers Patrick Lozes, président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), a été le journaliste emblématique, symbole de cette « ouverture »

 Certes, au sein de l’opposition nationale, beaucoup ont noté que les propos et réflexions de M.  Zemmour n’ont rien de novateur et qu’ils sont tenus depuis des décennies par les différents acteurs et les cercles intellectuels de notre famille de pensée qui, eux, sont soigneusement écartés des « grands médias »

Le journaliste Yves Daoudal estimait ainsi que le rôle d’Eric Zemmour, est de faire accroire aux naïfs «que les idées nationales ont droit de cité, contrairement à ce qu’affirment les tenants de ces idées. Au Figaro, Zemmour a permis à de nombreux lecteurs de droite de se reconnaître quand même dans ce journal et de continuer à l’acheter. »

« Je ne conteste pas la sincérité d’Eric Zemmour et je le trouve même sympathique notait pour sa part le président du Club de l’Horloge et directeur de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen. Je crois seulement qu’il est conscient de son rôle, qui est de rabattre les gens de droite sur les medias du système. Zemmour est la sucrette qui fait passer le poison de l’idéologie dominante. »

Il n’en reste pas moins constate Bruno Gollnisch, que M. Zemmour a été le vecteur d’un discours légitimant objectivement les analyses et avertissements professés par le FN et qu’il dérange les tenants de l’idéologie dominante qui n’ont pourtant que le mot « démocratie » à la bouche.

Le pluralisme dans l’exposé des idées et des opinions impose de quitter l’entre-soi, de laisser s’exprimer des personnes professant des opinions que vous ne partagez pas… ce que la gauche, par essence totalitaire, a toujours eu beaucoup de mal à supporter.

Rien d’étonnant dans ces conditions à ce qu’Eric Zemmour soit de nouveau accusé par les pontes du PS son pseudopode SOS Racisme et le MRAP,  de s’être livré mercredi dernier sur l’antenne de RTL à une «chronique haineuse, raciste et misogyne» (MRAP), ce qui serait logique de la part d’un homme qui distille une «haine quotidienne» avec «la sollicitude de RTL» (SOS racisme).

Le tort de M Zemmour ? Avoir évoqué l’idéologie de l’ex militante indépendantiste extrémiste Christiane Taubira, la volonté de la nouvelle ministre de la Justice de se montrer «douce et compatissante, compréhensive» avec la racaille, comme «une maman pour ses enfants, ces pauvres enfants qui volent, trafiquent, torturent, menacent, rackettent, violentent, tuent aussi parfois».

Il a contesté aussi le souhait du garde des Sceaux de faire voter séance tenante une nouvelle loi réprimant le harcèlement sexuel et de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs. «En quelques jours, Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues, sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais».

 Le site de L’Express -rumeurs corroborées par le journaliste Renaud Revel de cet hebdomadaire- assure que la station aurait décidé «depuis plusieurs semaines» d’évincer de la tranche matinale M. Zemmour , « chroniqueur aux opinions droitières, déjà condamné pour provocation à la discrimination raciale » précise l’Afp. « Sollicités par l’AFP, RTL et Eric Zemmour n’ont pas souhaité commenter cette information. «Si l’information se confirme, le débarquement d’Eric Zemmour de la station de radio RTL constituerait une grave atteinte au pluralisme des opinions dans les médias» (a déclaré) dans un communiqué Marine Le Pen »

Le patron de l’UMP, Jean-François Copé, courageux mais pas téméraire, a préféré pour sa part se murer dans le silence. Certes, la droite a l’habitude de courber l’échine et il s’agit de rappeler que déjà en mars 2010, Etienne Mougeotte directeur des publications du Figaro,  avait fait part de son intention de débarquer Eric Zemmour de ce journal suite à la campagne menée par les habituelles ligues de vertu  « antiracistes ». Il était reproché à M Zemmour, lors son passage le 6 mars de cette même année dans l’émission de Thierry Ardisson, d’avoir évoqué la surreprésentation des « noirs et des arabes » chez les « trafiquants ».

A l’époque, Philippe Bilger, alors avocat général à la cour d’appel de Paris, avait eu le cran de prendre sa défense …ce qui lui avait valu un rappel à l’ordre du garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie et une convocation chez le procureur général de Paris, François Falletti. M. Bilger avait validé sur son blog de valider les propos d’Eric Zemmour : « je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce fait, la justesse de cette intuition qui, aujourd’hui, confirment un mouvement né il y a quelques années ».

Ce bref rappel pour noter que l’espace consenti ces dernières années aux porteurs d’une pensée transgressive remettant en cause les dogmes du Système ne fut jamais qu’en sursis et que l’arrivée de la gauche sectaire à l’Elysée fait craindre le pire pour la suite.

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