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« Reconfiguration de la droite » : ce sera sans « eux »

Dans un article publié aujourd’hui sur le site du quotidien Les Echos, Guillaume Tabard souligne que le pari de décrocher des élus pour le FN « au soir du 17 juin » sera difficile, faute de proportionnelle : « une chose est d’arriver en tête dans 23 circonscriptions, avec des scores parfois supérieurs à 30 %; autre chose est d’y franchir la barre des 50 %. » « Mais le véritable indicateur observé par Marine Le Pen affirme-t-il, c’est le score en voix, pas en sièges. Son nouveau défi est d’instaurer un vote FN durable (…). L’objectif de Marine Le Pen est de conserver intact le capital électoral acquis à la présidentielle. Les sondages semblent le lui promettre avec un FN à 15 %, le score dont ils la créditaient à la veille du premier tour (elle a finalement obtenu 17,9 %). » Aussi, après l’étape de la « la respectabilité » (la dédiabolisation) et celle de la légitimité (le score record obtenu le 22 avril), « la troisième étape est celle de la crédibilité en installant durablement le FN dans le paysage politique, c’est-à-dire en consolidant un socle lui permettant d’échapper à la malédiction de performances à éclipses. »

 « Pour imposer une  recomposition  de la droite, Marine Le Pen doit prouver à l’UMP que le FN n’est pas qu’un cauchemar périodique mais une obsession permanente, clef de son retour au pouvoir. Là où Jean-Marie Le Pen assumait l’idée d’un vote protestataire -ce qui est un indigent raccourci journalistique bien inexact comme l’a souvent rappelé Bruno Gollnisch, exemples à l’appui, NDLR-, sa fille veut installer celle d’un vote d’adhésion. Réussir l’instauration de ce vote durable serait le signe ultime que, comme le confie Louis Aliot, numéro deux du FN, la page Jean-Marie Le Pen s’est refermée » conclut M. Tabard.

 Pour Jean-François Copé, comme pour ses challengers désireux de prendre son fauteuil, François Fillon et Alain Juppé, c’est plus largement le livre FN que dans ses rêves les plus fous il s’agirait de brûler. Se livrant à ce qu’un psychanalyste qualifierait de « transfert », le secrétaire général de l’UMP a affirmé dans un entretien paru hier dans le magazine Valeurs Actuelles qu’ «Il n’y a pas d’alliance possible » entre son parti et le FN parce que, « au delà des désaccords de fond qui (les) séparent, je pense par exemple à la question de l’Europe et à un certain nombre de valeurs (lesquelles ?), Marine Le Pen travaille à notre perte. »

 Dans cet hebdomadaire très droitier, M. Copé tente de dissimuler la conjonction d’intérêts des formations mondialistes de gauche et de droite, des partis dits républicains,  en reprenant la vieille lune de  «la  vieille alliance qui existait entre François Mitterrand et Jean-Marie Le Pen. Voter FN aux législatives, c’est donner tous les pouvoirs à la gauche »…ce à quoi nous sommes arrivés après 10 ans de règne sans partage du parti sarkozyste à l’Assemblée et à l’Elysée…

 Il est bien obligé d’avouer cependant que l’UMP est divisée entre partisans d’un « front républicain » et ceux qui prônent le « ni vote FN, ni vote PS. » La troisième alternative (le vote FN plutôt que PS) n’étant même pas évoquée puisqu’elle vaut exclusion immédiate des rangs du parti.

 Samedi, répondant à la question bien opportune de la sénatrice Chantal Jouanno lors d’un séminaire de l’UMP sur les législatives, M. Copé avait confirmé :« Je le dis depuis toujours et c’est un point qui rencontre l’unanimité dans la direction de notre parti: il n’y aura jamais, chère Chantal, d’alliance avec le Front National… ».

 Interrogé sur l’attitude de son parti si un candidat FN était en mesure de l’emporter face à un candidat PS, Jean-François Copé a botté en touche : « Attendons de voir s’il y a des duels. Dans ce cas de figure, je réunirai un bureau politique extraordinaire au lendemain du premier tour pour prendre collectivement une décision. » Une décision qui, nous le savons déjà, n’ira pas dans le sens souhaité par les 64% des électeurs de l’UMP favorables à une entente avec le FN selon un tout récent sondage dont nous faisions l’écho sur ce blog.

 Le Parisien relevait sur son site le cas du frère de (l’ex ministre)  Roselyne Bachelot-Narquin, Jean-Yves Narquin, 62 ans, « maire de Villedieu-le-Château (Loir-et-Cher) et candidat divers droite en 2007 », candidat du Rassemblement Bleu Marine aux législatives « où il affrontera le sortant Maurice Leroy (NC-UMP) ». « Je suis juste un ex-RPR qui ne se reconnaît pas dans l’UMP », explique-t-il . « On va voir la capacité du FN à s’élargir au-delà de son propre nom. Et je suis convaincu d’une chose : la reconfiguration de la droite est en marche, et elle doit se faire avec le Front National. »

 Mais certainement dans cette hypothèse sans MM Copé, Fillon, Juppé et consorts, tenus par les engagements antinationaux que l’on sait.

 

 

 

 

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