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A la croisée des chemins

Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a avoué mercredi sur LCP que le gouvernement s’évertuait à « gratter » 10 milliards d’euros afin de pouvoir boucler le budget 2012. Au cours de cette même émission, il a confirmé également l’attitude d’ostracisme dont François Hollande, entre deux scènes de ménage, avait fait preuve début juin, en refusant de recevoir à l’Elysée le Front National dans le cadre des consultations des partis politiques en vue du G20. Le hiérarque socialo-mondialiste a ainsi expliqué que les représentants du Mouvement national ne sauraient de nouveau être reçus par le chef de l’Etat malgré l’élection à l’assemblée de Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard –l’absence de députés FN était souvent le prétexte avancé pour justifier de cette exclusion- et les 3 528 753 électeurs qui ont voté pour les candidats du Rassemblement Bleu Marine.

Pour autant, face à cette gauche sectaire et à la (très) large fraction de l’UMP qui communie avec elle dans la même idéologie antinationale, les lignes sont en train de bouger. Les voix se font plus nombreuses pour refuser du terrorisme intellectuel par lequel la gauche garde la droite sous tutelle. Des personnalités muettes jusqu’alors sont rattrapées par le principe de réalité, par le spectacle de notre pays en train de sombrer, de perdre son âme, balloté par tous les mauvais vents de la mondialisation, menacé comme jamais au cours de son histoire de disparaitre sous les coups répétés de la submersion migratoire.

Pour faire échec à la gauche qui a choisi de « jouer » les minorités contre le peuple français pour asseoir sa domination, selon les vœux et la stratégie souhaitée notamment par le think tank Terrra Nova dont nous nous sommes fait l’écho sur ce blog , Ivan Rioufol, dans Le Figaro, plaide de plus en plus ouvertement pour une alliance de toutes les droites.

Connu jusqu’à un passé très récent pour sa virulence à l’encontre du Mouvement national, M. Rioufol estime désormais que l’urgence milite pour un changement de logiciel de la droite dite de gouvernement , car écrit-il, « il existe bel et bien pour l’avenir un risque d’éclatement de la nation, sous la pression d’une constante immigration de peuplement qui, en certains points du territoire, ne s’intègre déjà plus et se désolidarise de la loi commune. Ne pas vouloir reconnaître cette réalité, au prétexte de garder ses distances avec Marine Le Pen qui dit sans doute la même chose, relève de la lâcheté et de la sottise. Il y a, bien sûr, des préoccupations qui sont communes aux électeurs de l’UMP, du FN et même, très probablement, du PS et du PC… ».

L’éditorialiste souligne avec pertinence que « l’interdiction de dire ce qui est, de décrire ce qui se voit, est le but voulu par l’idéologie immigrationniste qui a gagné cette droite toujours prête à se renier. » Il cite ainsi une récente tribune publiée dans Le Monde par le président de Terra Nova, le socialiste Olivier Ferrand, qui « s’en prend notamment aux nombreux éditorialistes comme Ivan Rioufol, Eric Zemmour ou Elisabeth Lévy, soupçonnés par lui de vouloir alimenter une alliance populiste entre le FN et l’UMP (…).A lire Ferrand, les critiques sur le halal, la burqa, les piscines réservées aux femmes, les prières dans la rue, seraient avant tout des marques d’altérophobie, tandis que la dénonciation du racisme antifrançais serait, elle, le marqueur ultime du FN. Son slogan pourrait être, à notre adresse: Taisez-vous! »

Si les idées mènent le monde, sujet de réflexion de l’épreuve de philosophie au baccalauréat cette année, il convient plus que jamais pour l’opposition nationale de gagner la bataille des idées, préalable à la victoire dans les urnes, si nous ne voulons pas que notre nation, dans son essence même, ne disparaisse. Bruno Gollnisch ne cesse de le répéter, la France est aujourd’hui à la croisée des chemins, elle ne se relèvera pas du maintien d’un Système, d’une idéologie qui en précipite la disparition.

Signe encourageant qui annonce peut être des fissures irrémédiables dans la chape de plomb qui s’est abattue sur la France (et plus largement sur l’Europe), Jean-Yves Le Gallou, dans un entretien accordé à Monde & Vie, se félicite justement du « nombre d’authentiques intellectuels qui sont en train de basculer à droite, comme Richard Millet, qui s’interroge sur la perte de sens et dénonce l’ immigration massive en Europe de peuples extra-européens , en rupture radicale avec le discours dominant. »

Il cite ainsi « le géographe Christophe Guilluy, qui a travaillé sur la fracture entre la périphérie et le de frontières ; en philosophie, Chantal Delsol, Philippe Nemo, Jean-François Mattéi ; en géopolitique, Aymeric Chauprade ; dans le domaine centre urbain ; la démographe Michèle Tribalat ; Régis Debray, qui revient au concept artistique, Jean-Louis Harouel, Jean Clair, Michel Maffesoli, Aude de Kerros, Christine Sourgins… On assiste aujourd’hui à une révolte des intellectuels contre le système dominant, mais les médias étouffent leur voix. La seule émission qui les reçoive, celle de Frédéric Taddéi sur France 3, a vu son temps de parole divisé par quatre – et ce n’est pas un hasard. Les vrais intellectuels sont de droite – mais sont placés sous l’étouffoir. »

Pour autant, la traduction concrète de cette nouvelle donne à droite nécessiterait un radical aggiornamento au sein des instances dirigeantes de l’UMP où les antinationaux, contrairement à la base, sont très majoritaires.

Pontes de l’ex parti sarkozyste qui savent la justesse du constat formulé également par M. Le Gallou : UMP et PS se « (situent) dans un mouchoir de poche idéologique: l’un et l’autre sont favorables au libre-échange, à l’ouverture des frontières, à l’immigration… En revanche, leurs électorats diffèrent. »

« L’électorat de base de la gauche est constitué par les minorités ethniques, les élites mondialisées et urbanisées, celui de la droite par les périphéries et les classes populaires et moyennes. En fait, le vrai clivage ne passe pas entre les appareils politiquement corrects du PS et de l’UMP, qui ne sont ni de droite, ni de gauche et communient dans le même politiquement correct, mais entre les populistes », « à l’écoute de l’électorat », et les médiagogues », « à l’écoute des médias ».

« Les médiagogues savent qu’aujourd’hui, pour devenir ministre ou être élu président de la République, il faut être sélectionné par les médias et tenir le discours qui leur plaît et qu’ils attendent. »

Et le problème pour les gens de la caste, qu’ils s’appellent Alain Vidalies ou Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Ayrault ou François Fillon, Alain Juppé ou Harlem Désir, c’est que les Français sont de plus nombreux à percevoir ce vrai clivage là.

Ce n’est bien évidemment pas une bonne nouvelle pour l’UMP dans sa configuration actuelle, mais un motif d’espoir si cela permet d’ouvrir une brèche dans le consensus mondialiste qui règne au sein des Etats-majors des deux principaux partis qui se partagent alternativement le pouvoir.

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