Ce sommet européen est surtout un sommet d’hypocrisie et de mensonges. Il permet à M. Hollande d’imposer le scandaleux « pacte fiscal », cette prison budgétaire inacceptable, en faisant croire qu’il a désormais une contrepartie sous forme de « pacte de croissance ».
Mais ce dernier n’est qu’une liste de mesures hétéroclites et d’ailleurs prévues de longue date, et les chiffres sont manipulés. On est très loin du 1 % du PIB promis. Les sommes qui vont être mobilisées sont dérisoires : 120 milliards, certes, mais sur 2 ans. 40 milliards seulement sont des fonds publics, le reste consistant en une série de prêts ou de garanties.
Les fonds seront saupoudrés dans les 27 et non centrés sur des urgences ou des priorités. Quitte à aider les Etats, autant leur rendre leur quote-part des milliards de fonds régionaux non utilisés, ça soulagerait leur budget !
Quant aux autres mesures, il va falloir que M. Hollande explique ce à quoi il a accepté de se soumettre. Je n’en citerai que quelques unes : la pleine application de la directive Bolkenstein, l’assouplissement du code du travail et notamment des licenciements, la fin des professions réglementées, l’ouverture des marchés publics à la concurrence internationale (chinoise ?), et… la « réactivation des travailleurs âgés« , expression fort inquiétante. Ses électeurs apprécieront.