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La révolution c’est par où ?

 «Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. » Cette réflexion de Napoléon Bonaparte s’applique dramatiquement aux écuries qui se succèdent à la tête de l’Etat depuis des décennies. Il est à la fois humiliant et significatif que ce soit la direction d’Arcelor Mittal, dixit le titre de l’article du Monde – « Arcelor Mittal donne 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur »- qui impose sa loi à la France. C’est sans surprise en effet que le groupe a annoncé « un projet de fermeture définitive de la filière liquide de Florange », qui inclut les hauts fourneaux –voir notre article en date du 28 septembre.

Bien sûr, Arnaud Montebourg, ci-devant ministre du Redressement productif, héraut de la lutte contre les ravages du capitalisme mondialisé lors de primaires du PS, est condamné à ne faire que de la figuration. Pieds et poings liés,  il avalera d’ailleurs d’autres couleuvres.  Aux ordres d’un président qui a accepté par avance toutes les oukases de l’ultra libéralisme européiste, du capitalisme spéculatif , tous les diktats du mondialisme.

Et c’est pour ces gens là que le camarade Jean-Luc Mélenchon, organisateur de défilé, à la tête du rassemblement dimanche à Paris, à l’appel d’une soixantaine d’organisations d’extrême gauche,  contre le traité budgétaire européen, appellera de nouveau  voter en 2017!

Ce sont les mêmes, ce qui reste du PC et les structures socialo-trotskystes du Front de Gauche, qui s’allieront  avec les socialistes en 2014 lors des élections municipales. C’est avec le PS, aile gauche du parti bruxellois, que les autoproclamés défenseurs des travailleurs tenteront aussi de former des majorités pour conserver les fromages des conseils régionaux et généraux.

Si M. Mélenchon a mis officiellement ses pas dans ceux du Front National pour réclamer un référendum sur le pacte (traité) budgétaire européen, il est certain que le refus de François Hollande de consulter les Français a du mal à passer. Certes, déjà malmenés par des sondages en berne, le chef de l’Etat et le gouvernement seraient sérieusement mis à mal par une victoire du NON en tout début de quinquennat…

Selon le dernier sondage BVA paru le 30 septembre, le OUI au traité budgétaire recueillerait 64 % et le NON 36% seulement. Mais Le Parisien précisait que « si l’on tient compte de l’abstention et du vote blanc ou nul, le OUI ne recueille plus que 53%, contre 30% de non et 17% d’abstention ou nul.»

«Ce qui signifie que bien des Français sont encore hésitants et pourraient changer d’avis. Or, lors du référendum sur la Constitution européenne en 2005, le OUI , qui partait ultragagnant dans les sondages, n’avait ensuite cessé de perdre du terrain face à la campagne efficace des nonistes. Sept ans plus tard, de Marine Le Pen à Mélenchon, ceux-ci n’ont pas désarmé… »

« La règle d’or, clé de voûte du traité, est-il encore analysé, suscite le plus d’interrogations. Si une large majorité (72%) des sondés est favorable à cette règle de père de famille (avoir un budget équilibré), ils sont près d’un sur deux à la juger antidémocratique dans la mesure où elle limite les marges d’action des gouvernements élus par les peuples. Un argument… en or pour les nonistes (…).»

«Dans le détail, les partisans du NON sont très majoritaires au FN (64%) et plus encore à gauche de la gauche (85% au Front de gauche, au PC, LO et NPA). En revanche, les sympathisants écolos sont nettement pour (63%), alors que les dirigeants et membres du parti EELV ont opté pour le rejet du traité ! »

 Cette situation de crise permettra-t-elle au FG de repartir de l’avant ? Son dirigeant n’a toujours pas digéré sa lourde défaite de la présidentielle, ne réunissant sur son nom que 10% des voix , le score habituel de l’extrême gauche depuis 20 ans, et d’avoir lourdement chuté dans le duel mano a mano qu’il voulait imposer à Marine Le Pen. C’est donc auprès du président vénézuélien Hugo Chavez que le grand oriental Mélenchon est parti cet été chercher un peu de chaleur et de ferveur révolutionnaire.

 Une délégation du FG est d’ailleurs actuellement au Venezuela, pour soutenir le président sortant, en pleine campagne présidentielle l’opposant au candidat de la « droite », Henrique Capriles. Elle comprend trois élus : la Secrétaire nationale à l’écologie du Parti de Gauche (PG), Corinne Morel-Darleux, le Secrétaire national au Pôle Bataille Idéologique et programme du PG,  François Delapierre, et le spécialiste es Front National de M. Mélenchon et membre lui aussi de ce petit parti, Alexis Corbière.

 Dans son carnet de voyage , M. Delapierre, et là nous voulons bien le croire,  rapporte la « stupéfaction » d’un de ses interlocuteurs dans le cadre d’un forum où ils intervenaient qui «ne peut comprendre qu’en Europe des traités portant sur l’exercice de la souveraineté budgétaire soient adoptés par une poignée de gouvernants sans aucune consultation populaire.  Alors qu’au Venezuela la constitution a été le résultat d’un débat public associant activement des centaines de milliers de citoyens »

 Histoire de justifier son billet d’avion et ses nuits d’hôtel, M. Corbière précise sur son blog qu’il est intervenu pour évoquer « le danger de la montée de l’extrême droite en Europe qui se nourrit de la crise provoquée par le néo-libéralisme. » Un danger qui doit certainement empêcher de dormir les soutiens de M. Chavez et le peuple vénézuélien…

 Il feint aussi de découvrir sur son blog que «les amis de M. François Hollande au Venezuela soutiennent le candidat unique de la droite. Il est honteux que la IIe internationale, qui vient pourtant de tenir un congrès, soutienne ce candidat réactionnaire. Je n’ai entendu aucune voix socialiste française pour dénoncer ce scandale. Et, je précise au passage qu’à l’inverse, Hugo Chavez lui, est soutenu publiquement par l’ancien président du Brésil, Lula, pour lequel les socialistes français prétendent avoir des sympathies. »

 Partisan, à l’inverse des extrémistes du FG, de la suppression de la loi liberticide du communiste Gayssot, Hugo Chavez, qu’on l’aime ou pas, au-delà de ses tics marxistes, de ses fautes, de ses outrances et  de ses travers, est un homme libre qui n’hésite pas à tenir tête à « l’Empire », aux « lobbies », aux « multinationales ».

 Imagine-t-on Chavez , remarque Bruno Gollnisch, déclarer comme Mélenchon que le Parti Socialiste, c’est la « gauche », que « les voix de la gauche (doivent se reporter) sur le candidat de gauche le mieux placé » ?

 Imagine-t-on le président vénézuélien passer à la caisse en cautionnant comme Mélenchon le système de fausse alternance droite mondialiste-gauche bruxelloise qui maintient les peuples européens sous la domination de l’oligarchie ?

 Imagine-t-on Chavez dire comme Mélenchon qu’il ne faut pas sortir de l’UE et de l’euro ?

 Imagine-t-on Chavez, chantre de la révolution bolivarienne, assimiler comme Mélenchon, le nationalisme au fascisme et faire de la lutte contre les nationaux son cheval de bataille ?

 Rien d’étonnant en fait à ce que le peuple français sente instinctivement que les seuls espoirs d’en finir avec ce Système à broyer les peuples et les nations,  est à rechercher du côté de l’opposition nationale, populaire et sociale.

 

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