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« Mémoire », « repentance »… un passé qui ne passe pas

Si on peut contester la forme avec lequel  s’est exprimé  ce ras-le-bol, celui-ci n’en est pas moins légitime. Le bras d’honneur de  Gérard Longuet filmé mardi dernier par la chaîne Public Sénat en toute fin d’une émission politique,  a suscité la controverse. Ce geste  d’humeur du  sénateur UMP, ex ministre de la Défense, répondait,   à l’occasion du 58ème anniversaire du déclenchement de la « Révolution algérienne »,  le 1er Novembre 1954, aux nouvelles demandes  de repentance de la France « pour ses crimes ». Après le président algérien, Abdelaziz  Boutefklika, coutumier de ce genre de déclarations agressives,  c’est un ministre de son gouvernement,  Mohamed Chérif Abbès,  qui a exigé à son tour que la France s’agenouille  en implorant pardon,   « au regard des crimes perpétrés par ce colonisateur contre un peuple sans défense ».  A peu de chose prés ce que Berbères et Kabyles reprochent  eux avec raison, à leurs  colonisateurs arabes…

Dans un communiqué, Gérard Longuet a assumé son bras d’honneur «  un geste de mauvaise humeur typiquement populaire » et  confirmé « son hostilité de principe à une telle repentance ».

Il n’en fallait pas plus, pour que le microcosme ne soupçonne  l’ex militant d’extrême-droite de  retrouver ses vilains réflexes d’ « occidental ». Et certains de rappeler qu’en  mars 2010, M. Longuet avait déjà  franchi la ligne jaune en  estimant  que le socialiste Malek Boutih n’appartenant pas au « corps traditionnel français », il n’était pas le mieux à même de prendre la tête de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations).

M. Longuet  avait vite fait machine arrière devant le tollé des ligues de vertu. Il avait alors longuement téléphoné à Malek Boutih pour s’excuser. Mais les mêmes avaient crié au scandale lorsque dans Minute, le 6 mai dernier, il avait estimé  qu’il «  sera désormais possible » pour la droite  classique  de «parler (avec Marine Le Pen) de sujets difficiles » ; «un interlocuteur qui n’est pas bienveillant, mais qui, au moins, n’est pas disqualifié.»

Trois  mois auparavant, M. Longuet expliquait pourtant les difficultés rencontrées par la candidate du FN dans sa collecte des parrainages par le fait « qu’elle dit des choses difficiles et inacceptables ». Il  affirmait aussi sa   conviction selon laquelle « il n’y a pas de Français de souche ». L’ex ministre de la Défense  était alors en plein accord avec  la logique cosmopolite et de promotion des « sociétés ouvertes » qui prévaut au sein des instances de l’Otan.

Un tropisme atlantiste qui a fait  de lui le  supplétif-complice de l’intervention  de l’Otan  en Libye. On constate  aujourd’hui les conséquences cataclysmiques de celle-ci  dans ce pays  comme dans d’autres  du continent africain,  avec l’extension de la métastase islamo-djihadiste.  Et ce grâce à  l’appui de nos « alliés » et frères ennemis  qataris et saoudiens

Mais ce bras d’honneur de  M. Longuet, a déclaré à ce sujet hier  Marine Le Pen  sur  BFMTV «  (m’)a fait plaisir », « enfin un peu de franchise et de spontanéité dans la vie politique ! » . Jeudi sur LCI, le député du Rassemblement Bleu Marine, Gilbert Collard,  a jugé que l’élu UMP   « a bien fait, il a enfin un peu d’honneur au bout du bras. Moi, j’ajoute mon bras à celui de M. Longuet, … Il a bien fait de le faire, et j’espère que ce bras d’honneur a été tellement amplifié par les médias que ceux qui nous demandent de nous repentir l’ont reçu en pleine figure. »  

A l’instar de la très grande majorité de la classe politico-médiatique, le président du Sénat français s’est empressé,  dans un communiqué officiel, de se coucher devant le FLN et le politiquement correct, en expliquant   « sa désapprobation après le geste grossier » de  Gérard Longuet.  La controverse  se poursuit ce lundi.

En  déplacement aujourd’hui  à Alger dans le cadre de la préparation du prochain  voyage de François  Hollande, Arnaud Montebourg a expliqué que la France et l’Algérie «(construisent) l’avenir; cela suppose que tout ce qui entretient la polémique sur le passé fasse l’objet de l’indifférence la plus notoire ». « Je crois que François Hollande (…) a de nouveau montré dans un certain nombre d’actes mémoriels que nous devions avoir un regard lucide sur notre passé et partagé de surcroît » avec les Algériens.

Le ministre  du Redressement productif faisait ici allusion à la   repentance qui ne dit pas son nom à laquelle s’est livrée de manière éhontée  M.  Hollande au sujet du  pseudo massacre du  17 octobre 1961 à Paris. Un bobard médiatique monté de toute pièce par le FLN et le Parti communiste – /2012/10/19/la-verite-au-fond-du-puits/

Mais le FLN au pouvoir  n’est pas le seul à maudire la France. Du côté des islamistes radicaux,  Lakhdar Benkhellaf, porte-parole du Front pour la justice et la démocratie, a affirmé  que «  les Français doivent savoir que nous ne nous contenterons pas de la reconnaissance partielle des massacres d’octobre 1961 faite par le président Hollande. »

En France même, la « mémoire » de la guerre d’Algérie a été largement confisquée et falsifiée par les porteurs de valises et leurs héritiers.  Dernière illustration en date,  l’essayiste et philosophe Michel Onfray a été écarté par le ministre de la culture, Aurélie  Filipetti, de la direction de  l’exposition Albert Camus, prévue à Aix-en-Provence en 2013 pour le centième anniversaire de la naissance de l’écrivain.

Mme Filippetti, a rappelé Dominique Venner,  avait soutenu contre Onfray la candidature de Benjamin Stora. « Celui-ci est sans vrai rapport avec Camus, mais il est l’historien de la guerre d’Algérie que préfèrent le FLN algérien et les anciens  porteurs de valises . Apprenant que son candidat était écarté, la ministre annonça qu’elle retirait tout soutien officiel à l’exposition… »

Michel Onfray a précisé dans Le Monde du 18 septembre qu’il se retirait de « cette pétaudière où se mélangent de façon déraisonnable les ego surdimensionnés, la chiennerie de la politique politicienne, les pathologies mentales, les intrigues de réseaux, le copinage d’anciens combattants d’extrême gauche reconvertis dans l’opportunisme social-démocrate, la niaiserie d’une ministre confondant usage public des crédits et punition idéologique (…)  En France, l’atmosphère intellectuelle est toujours à la guerre civile… »

« En visite à Alger cet été, Michel Onfray n’avait pas pris de gants pour évoquer un passé brûlant : Je vous rappelle, avait-il dit, que (pendant la guerre d’Algérie) ce sont les Algériens qui ont choisi la voie de la violence et sont à l’origine du plus grand nombre de morts du côté algérien».

 Une évidence en effet et Bruno Gollnisch qui est le premier à souhaiter des relations apaisées avec l’Algérie,  réaffirme avec force que  la France n’a pas  à rougir  de son œuvre civilisatrice en Algérie.  Il souligne aussi que   le seul titre de gloire du FLN  aux yeux des   chancelleries occidentales,  est d’avoir privé de sa  victoire dans les urnes  le Front islamique du Salut (FIS), lors des élections de décembre 1991.Ce qui  a débouché sur une   guerre civile qui a fait selon les propres estimations du  gouvernement algérien  entre 200 000 et 300 000 morts. Mais le FLN au pouvoir préfère ne parler que des  évènements  qui se passèrent du temps de l’Algérie  Française…

 Un FLN qui abrita aussi en son sein  des  bourreaux, des assassins, des tortionnaires, des  prévaricateurs ; un parti au pouvoir dont les  résultats sociaux et économiques  sont désastreux, un parti  négationniste qui enseigne la haine de la France dans les manuels scolaires. Alors de repentance,  il n’est certes  pas question !

 

 

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