Le mois dernier, sous l’égide de ce parangon d’Etat démocratique qu’est le Qatar, les différentes factions de l’opposition syrienne au régime de Bachar al-Assad signaient un accord visant à ne former qu’une seule et même entité. Cet accord a été immédiatement salué par la France et les Etats-Unis. «Nous avons hâte de soutenir la Coalition nationale -largement contrôlée par les Frères musulmans, NDLR- qui ouvre la voie à la fin du régime sanglant d’Assad et à l’avenir de paix, de justice et de démocratie que méritent tous les Syriens», avait déclaré avec un bel aplomb le porte-parole adjoint du Département d’Etat américain Mark Toner.
De son côté, Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, estimait qu’il s’agissait là d’une «étape majeure», pour «constituer une alternative crédible au régime de Bachar al-Assad».
Un pas supplémentaire a été franchi hier, à Marrakech (Maroc) , puisque ladite Coalition a reçu le soutien des alliés et supplétifs des Etats-Unis dont la France à travers la voix de M. Fabius. Son chef Ahmed Moaz al-Khatib, a été reconnu comme le « représentant légitime » du peuple syrien, recevant une invitation officielle à se rendre à Washington.
Alors qu’on évoque déjà le chiffre de 42 000 morts depuis le début de l’insurrection armée en avril 2011, les « rebelles « , avec l’aval des « démocraties » ne chôment pas sur le terrain. Entre 125 à 150 civils ont été tués mardi après l’assaut de terroristes islamistes contre un quartier alaouite au centre de la Syrie, tandis que trois attentats à la voiture piégée faisaient hier à Damas des dizaines de morts et de blessés. Selon la chaîne Ukraine rapportait le site La voix de la Russie , « les rebelles syriens qui ont enlevé le 10 octobre dernier la journaliste ukrainienne Anhar Kotchneva, menacent désormais d’attaquer les ambassades russe et ukrainienne en Syrie. »
Une nouvelle preuve que l’Armée syrienne libre (ASL), branche « présentable » ou en tout cas présentée comme telle de l’opposition armée au régime de Damas, n’est pas en mesure en terme de rapport de force, de contenir les velléités sanglantes des bandes djihadistes. Ce qui laisse supposer un bain de sang généralisé en cas de victoire des « combattants de la liberté » . Ce qui plonge les Etats-Unis dans un certain embarras.
La milice appelée Front djihadiste Al-Nosra qui a écarté l’ASL dan le nord-ouest du pays en prenant notamment le contrôle de la base Cheikh Souleimane, a été placée hier sur la liste des organisations terroristes par Washington, après l’avoir présenté comme une émanation de la branche irakienne d’Al-Qaïda. Ahmed Moaz al-Khatib, une marionnette actionnée à tour de rôle par Mme Clinton et les fous d’Allah, a immédiatement demandé aux Américains de revenir sur leur décision…
Au moment ou l’Otan vient également d’installer des missiles Patriot en Turquie, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, a dénoncé ce nouveau soutien apporté à la Coalition y voyant un prélude à « une intervention militaire étrangère» et relevé que Washington mise ainsi « sur une victoire par les armes » de l’opposition. La Russie ne permettra pas l’évolution des événements en Syrie sur le « le scénario libyen » a averti en début de semaine M. Lavrov.
Cela n’étonnera personne, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a relayé la propagande officielle ce jeudi matin sur Europe 1, en affirmant que « le vent est en train de tourner » (dans le bon sens atlantiste) en Syrie et a déroulé son discours anti-russe en affirmant que Moscou « qui est le principal obstacle pour une intervention efficace afin d’arrêter les combats et les meurtres, est en train de perdre. »
M. Kouchner plaidait il y a déjà plusieurs mois pour une intervention militaire en Syrie à l’instar de son ami Bernard-Henry Lévy. Ce dernier, fort d’avoir contribué activement à semer le chaos en Libye, et indirectement aujourd’hui au Mali avec la prolifération par contrecoup des métastases terroristes islamistes, a pondu ce matin un bloc-notes dont il a le secret.
Le stratège pipo(le) de Saint-Germain-des-Prés y plaide de nouveau pour une intervention militaire aérienne de l’Otan et/ou la livraison d’armes aux rebelles comme « (il l’a) dit et redit, en privé, aux responsables français et américains qui ont bien voulu (l’)’écouter. » « Je sais que les deux options sont à l’étude dans les états-majors. Il manque un feu vert politique » note-t-il .
Aussi pour contourner le « veto » « chinois » et « russe », recommande-t-il de faire « ce que les Américains ont fait en Irak, c’est-à-dire en ignorant une obstruction qui, avec le temps, devient une farce macabre » et « en faisant ce qu’avec leurs alliés les Américains firent jadis au Kosovo. »
Deux exemples particulièrement frappants en effet, d’agressions militaires atlantistes iniques qui ont conduit à une somme colossale de souffrances, de destructions, de sangs et d’exils pour les populations des pays concernés, et notamment pour les chrétiens irakiens et les orthodoxes serbes du Kosovo.
Minorités il est vrai qui ne sont apparemment que quantité négligeable sur le chemin du sens de l’histoire mondialiste emprunté par le navrant BHL et sur lequel il veut nous entraîner avec ses amis…
Encore une fois souligne Bruno Gollnisch, l’honneur de l’opposition nationale est de dénoncer ce sinistre discours belliciste, de pointer les mécanismes de la propagandastaffel du Nouvel ordre mondial qui prépare les esprits à un conflit généralisé dans cette partie du monde.
La France, l’Europe et plus largement tous les résistants-défenseurs des indépendances nationales ont tout à y perdre et rien à y gagner.