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Le parti de l’étranger : bonjour les dégâts…

babel bisA l’heure ou Texas Instruments a annoncé qu’il allait supprimer 517 des 541 postes de son site de Villeneuve-Loubet, au moment ou le président de la République et le gouvernement encouragent comme leurs prédécesseurs désindustrialisation et délocalisations , François Hollande a choisi l’Algérie pour annoncer une politique encore plus libérale de visas…et faire la morale aux Français. Du socialisme hollandiste dans toute sa splendeur : hier, après avoir annoncé quelques heures auparavant qu’il ne se livrerait à aucun exercice de repentance et d’excuse, François Hollande a flétri sans mesure l’œuvre de la France en Algérie. Il a fustigé devant les parlementaires algériens à majorité FLN, une France qui « pendant 132 ans a (soumis) l’Algérie à un système profondément injuste et brutal : ce système à un nom : la colonisation (…) je reconnais ici les souffrances que cette colonisation a fait subir au peuple algérien. »

Aucune mise en balance dans ce discours avec les aspects positifs de cette colonisation (voir notre article publié hier). Un « colonialisme » dont on est d’ailleurs en droit, plus globalement, de critiquer de nombreux aspects problématiques. Et le FN qui défend résolument, au nom de la philosophie politique qui est la sienne, les identités et les indépendances nationales, ne s’est jamais privé de le faire. Mais François Hollande n’a pas fait dans la dentelle et comme cadeau de Noel nos compatriotes, et plus spécialement les pieds-noirs, ont donc eu droit à un crachat présidentiel lancé au visage de leurs aînés et de leurs ancêtres.

Nicolas Sarkozy à Constantine, avait évoqué en 2008 un « système colonial profondément injuste » M. Hollande a été plus loin. Il a donc tenu l’engagement qu’il avait pris envers Abdelhamid Si Atif, un des dirigeants du FLN, qui raconte que lors de son passage en Algérie en 2010, en tant que candidat aux primaires socialistes, M. Hollande avait promis que « s’il devenait président , il dénoncerait les méfaits du colonialisme », comme M Sarkozy l’avait lui-même promis « en 2001.»

Editorialiste au quotidien algérois El Watan, Nadja Bouzeghrazme s’est félicité de ce que François Hollande ait dit que « c’est toute la colonisation qui est en cause, pas seulement l’administration ou l’armée. Le fait qu’on dise que l’Algérie s’est arrachée à la France va être entendu par les Algériens. Car ce n’est pas la France qui a donné son indépendance à l’Algérie, c’est elle qui l’a conquise ». Certes, chaque nation repose sur des mythes fondateurs, une mythologie nationale fédératrice, mais la vérité commande tout de même de dire que la France avait militairement gagné sa lutte sur le terrain contre le terrorisme et que le FLN s’est imposé par la terreur. De nombreux Algériens ne sont pas dupes.

Rappelons ici l’avertissement lancé par un homme politique alors trentenaire, un certain Jean-Marie Le Pen qui avait prédit : « vous ne voulez pas de l’Algérie française, vous aurez la France algérienne »…

La nature a horreur du vide et Bruno Gollnisch l’a constamment souligné, et encore en cette période de Noël dans son dernier billet d’humeur, un peuple qui ne fait plus d’enfants, ne respecte plus son héritage, « la terre et les morts », et se coupe (ou est volontairement coupé) de ses racines est un peuple condamné à brève échéance.

L’excellent site Polemia rappelait dernièrement à ses lecteurs l’essai publié en 1998 par l’universitaire genevois Éric Werner , L’Avant-guerre civile. « Il développait la thèse d’une stratégie délibérée par laquelle la nouvelle classe dirigeante européenne, structurée autour du triptyque : libéralisme, américanisation, mondialisme, a établi son pouvoir en favorisant la dislocation des anciens cadres sociaux et en suscitant des antagonismes internes à la limite de la guerre civile. Antagonismes d’âge, de sexe, de statut social, de culture, de religion, d’ethnie… ».

« Parmi ces antagonismes, l’immigration de masse extra-européenne jouait un rôle décisif. Éric Werner posait la question : pourquoi cette immigration de masse a-t-elle été voulue et encouragée par les gouvernements et classes dirigeantes européennes alors que ses conséquences nuisibles sont évidentes ? Réponse: s’ils favorisent cette immigration c’est qu’elle leur profite. En attisant les antagonismes et la défiance mutuelle, elle paralyse les réactions et défenses de la population. Pour une classe dirigeante corrompue, une société balkanisée est plus facile à contrôler qu’une société homogène. L’insécurité née de l’immigration devient même une arme formidable de gouvernement. »

« En laissant les délinquants agir à sa place explique M. Werner, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. L’ordre se défait, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement dans une relégitimisation du pouvoir, car le pouvoir apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant. Le pouvoir tire ainsi argument de l’insécurité pour que les citoyens se résignent à l’abandon de leurs droits, comme la légitime défense. » Une légitime défense qui passe aussi par le bulletin de vote, ce que l’on ne saurait trop rappeler aux très nombreux abstentionnistes qui en renonçant à leur droit à la parole, favorise un Système UMPS qu’ils condamnent légitimement…

A cette aune, il n’est pas anodin de souligner que si réveil identitaire il y a, et on le constate effectivement dans le raidissement en France et en Europe des peuples devant l’invasion à laquelle ils sont confrontés, il est aussi flagrant chez les jeunes musulmans issus de l’immigration. Le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS dont nous avons déjà cité quelques analyses décapantes fera paraître l’année prochaine une étude sur la pratique de l’islam en France. Synthétisant les enquêtes du ministère de l’intérieur, du Centre de recherches politiques de Sciences Po, de l’Institut national des études démographiques, de l’Institut des sciences sociales du politique et du WVS (World Values Survey), il enregistre une poussée de l’« affirmation musulmane » chez les Français de 18-25 ans issus de l’immigration du Maghreb, du Sahel et de Turquie.

Nous rappelions le 12 octobre dernier, le résultat de ce sondage IFOP, qui soulignait qu’ en 1961, 92 % des Français étaient baptisés et seuls 5 % d’entre eux n’envisageaient pas de faire baptiser leurs enfants. Aujourd’hui, 80 % se disent encore baptisés mais 25 % d’entre eux n’ont pas l’intention de transmettre cet héritage à leurs enfants. Les moins de 35 ans sont encore moins nombreux à se dire baptisés (68 %) et plus nombreux (30 %) à ne pas souhaiter baptiser leurs enfants. Selon la Conférence des évêques de France, quelque 35 % des enfants d’une classe d’âge sont baptisés (un indicateur aussi du poids démographique de l’immigration « non chrétienne » dans cette tranche d’âge) et seuls 6 % se font confirmer. En 2012, 35 % de la population et 63 % des 18-24 ans se disent « sans religion. »

A contrario indique Hugues Lagrange, les jeunes musulmans respectent à 90 % les prescriptions alimentaires et le ramadan. La présence régulière à la prière atteint 30 % chez les 21-25 ans alors qu’elle est inférieure à 20 % pour les plus de 40 ans. Quant à « l’importance accordée à l’éducation religieuse », comme au mariage religieux, elle augmente chez les 21-25 ans, plus encore chez ceux qui sont nés ou arrivés jeunes en France.

Encore une fois, le problème principal n’est pas tant  dans ce retour à la « tradition » des jeunes issus de l’immigration musulmane que dans  l’abandon des leurs par les « de souche ». Cela nous invite surtout à nous interroger sur les « valeurs », le modèle de société qui est promulgué par l’hyper-classe explique Bruno Gollnisch. Comment pourrait-on assimiler la jeunesse musulmane à notre communauté, leur inculquer une fierté nationale, l’amour de la patrie, de notre civilisation (et non de son hideuse caricature), alors que les dirigeants de ce pays, VRP du parti de l’étranger, s’emploient à la dissoudre dans le magma euromondialiste, fustigent notre histoire, nos traditions, culpabilisent les Français invités à battre leur coulpe ?

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