Un mépris du « petit peuple »que l’on retrouve dans les propos du PDG du fabricant américain de pneus Titan International, Maurice Taylor, sur les ouvriers français, même si ses réflexions sur la nocivité de la CGT et les atermoiements du gouvernement ne sont pas toutes irrecevables. Pour le reste, le Secrétaire général du FN, Steeve Briois, a pointé justement « le mépris des patrons des grandes multinationales apatrides pour les ouvriers français et en particulier pour ceux de l’usine Goodyear d’Amiens », désignés « comme du bétail oisif, interchangeable avec les travailleurs du monde entier (…) Le made in France ne doit pas être ce gadget médiatique dont Arnaud Montebourg essaye de se servir comme caution morale ».
Marine Le Pen a dénoncé plus largement avec force hier soir sur France 2, la folle politique euromondialiste qui frappe les Français, nos entreprises et notre outil économique. Un discours qui a fait mouche comme l’atteste un indicateur plutôt fiable: les demandes d’adhésion au FN ont triplé dans les heures qui ont suivi par rapport à leur rythme habituel…
M. Montebourg a beau jouer à la vierge effarouchée, Thomas Wieder sur le site du quotidien Le Monde le 16 février, rapportait les propos de François Hollande lors de son déplacement en Inde qui mettent à bas sa posture alter-protectionniste en carton pâte. « Rendant un hommage tout particulier aux grandes familles d’industriels indiens, explique ce journaliste, M. Hollande a été très clair: Vous n’avez pas une fenêtre : toute la porte (de la France) vous est ouverte, a-t-il ainsi lancé. Sur les craintes que peut susciter la place de l’Etat dans l’économie française, le président s’est également voulu très rassurant: Aux chefs d’Etats et de gouvernement de créer le meilleur environnement (…), mais c’est à vous, chefs d’entreprise, et seulement à vous de définir ce qu’il y a de mieux pour vos économies, et nous vous faisons confiance».
« On se disait en l’écoutant que l’on était loin des discours des socialistes français sur le juste échange. Encore plus loin des sorties d’Arnaud Montebourg contre Lakhsmi Mittal. Et l’on comprit que ce n’était en ce lieu que le président Hollande évoquerait la possibilité de nationalisations temporaires en France… Quelques heures plus tôt, pourtant (…) M. Hollande était venu remettre à Amartya Sen, Prix Nobel d’économie 1998, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur (…), ce grand humaniste qui a passé sa vie à dénoncer les impasses du libéralisme classique (…). Vous nous avez appris, en revisitant l’héritage d’Adam Smith, que l’économie ne se réduisait pas à la logique du marché mais qu’elle était une science morale», a rappelé M. Hollande.
« A des journalistes qui l’accompagnaient dans son avion pour Bombay, le président confiait son émotion d’avoir ainsi décoré un auteur dont il avait enseigné les théories à Sciences Po. Cela sonnait comme un retour aux fondamentaux. Des fondamentaux sur lesquels il n’était manifestement guère opportun de s’attarder, quelques minutes plus tard, dans le grand hôtel de la capitale économique du pays. »
Un bel exemple du double langage d’un socialisme, certes intrinsèquement internationaliste et qui s’est couché devant le monde de la finance mondialiste. Socialistes français qui refusent de donner à l’entreprise privée française la protection à laquelle elle a droit contre la concurrence déloyale, par la remise en place de barrières douanières protégeant raisonnablement nos productions nationales des importations venant de pays pratiquant des salaires 20 à 30 fois inférieurs aux nôtres, et dont les ouvriers, vendus au capitalisme apatride par les régimes qui les exploitent, sont dépourvus de toute protection sociale.
Bruno Gollnisch relevait dans son livre « Une volonté un idéal », que « le caractère destructeur du libre-échange dans le système capitaliste n’avait d’ailleurs pas échappé au XIXème siècle à Karl Marx. Contrairement aux socialistes humanistes de son époque, celui-ci estimait que, quelque contestable que celui puisse être au plan moral, il convenait paradoxalement de faciliter la tâche de la bourgeoisie triomphante, ou au moins de ne pas l’entraver, dans la mesure où son rôle unificateur préparait l’avènement de la Révolution mondiale. »
C’est ainsi que Karl Marx était résolument pour le libre-échange comme il l’écrivait dans son Discours sur le libre-échange (1848) : En général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire que je vote en faveur du libre-échange. »
« Nous qui voulons conserver, et non pas détruire, réunir et non pas opposer, devons tracer une autre voie économique poursuit Bruno Gollnisch, qui n’est ni celle de ce libéralisme ni celle du collectivisme, l’un et l’autre destructeurs, quoique selon des modalités différentes.» Alors certes, « le commerce international peut être source d’enrichissement, s‘il est fondé sur les principes d’équilibre, d’harmonie et de réciprocité, dont l’Etat doit être le garant –et rien de plus.»
« La diversité des activités économiques doit être recherchée par priorité , avant l’accroissement de la production et l’abaissement des coûts. Si ces principes étaient méconnus, il est à craindre que demain les intérêts des multinationales, les doctrines du mondialisme et les ambitions de certains dirigeants internationaux – tels que ceux que nous côtoyons dans les institutions de l’Union européenne- ne réalisent l’œuvre de Révolution destructrice à laquelle Marx aspirait. Q’un certain capitalisme apatride réalise ce que n’ont pu les masses endoctrinées par l’idéologie communiste serait un surprenant paradoxe ; l’Histoire en a vu bien d’autres. » Une Histoire qui s’écrira sans les Français, et toujours plus à leur détriment, si nos compatriotes ne sortent pas du jeu mortifère consistant à donner les clés du pouvoir en alternance aux mondialistes de droite et aux mondialistes de gauche.