Mille milliards d’euros par an de manque à gagner fiscal au niveau de l’Union européenne, 60 à 80 milliards pour la seule France : ces chiffres sont d’autant plus scandaleux à l’heure où le citoyen européen est durement mis à contribution.
Nous vivons dans un monde où les capitaux circulent librement, sans entrave et sans contrôle. C’est même un des buts fixés à Bruxelles, à l’article 63 des traités. Les fraudeurs seront à Singapour ou aux Seychelles avant que l’Union européenne ait réussi à bouger le petit doigt.
C’est d’abord au niveau national qu’il faut agir, puisque sont membres de l’Union des paradis fiscaux, des pays qui pratiquent une politique fiscale agressive, ou encore jouent sur des statuts particulièrement avantageux, comme les holdings néerlandaises chères à M. Mittal. Il n’y a pas de salut à attendre de Bruxelles, qui veut de plus en profiter pour imposer l’harmonisation des taxes ou un nouveau pas vers la gouvernance mondiale.
Je regrette également que l’on se focalise sur l’échange automatique d’informations bancaires, qui ne concerne que les particuliers. C’est sans doute très médiatique et populaire, mais cela ne résout en rien les problèmes d’optimisation fiscale, des banques européennes présentes off-shore, ou le blanchiment de capitaux issus de l’économie souterraine, qui sont l’essentiel des montants incriminés.