Monsieur le Président,
Le rapport de Mme Andrikienė sur la promotion et la protection de la liberté de religion ou de conviction contient d’excellentes choses, mais il comporte beaucoup d’imprécisions et expose des principes tellement larges et mal définis qu’il est difficile de l’appliquer.
De plus, si on devait exiger le respect de certaines de ces recommandations par les États membres, cela mettrait à mal les principes traditionnels de certains.
Par exemple, le droit de respecter les jours de repos, conformément aux préceptes relevant de la religion de chacun. En France, par tradition nationale, les jours de repos sont fixés selon le calendrier inspiré de l’histoire chrétienne de cette nation, et il serait difficile que la République s’adapte à chaque religion.
De même, une liberté d’expression totale doit exister, certes, concernant la critique de la religion, de l’absence de religion ou de l’athéisme. Mais elle ne saurait tourner en dérision, sous couvert d’exaltation du blasphème, des convictions qui appartiennent à chacun et dont la violation porterait atteinte au droit au respect de la personne. Je n’ai pas de sympathie pour les caricatures de Charlie Hebdo et j’ai beaucoup de critiques à l’égard d’expositions telles que celle de Piss Christ.
Comment imposer à d’autres ce que l’on jugerait à juste titre inacceptable et excessif chez nous.